Karine Lamy, un modèle de détermination
YAMACHICHE — C’est Karine Lamy elle-même qui l’affirme : « J’ai une tête de… » On ne peut le nier, c’est une femme déterminée. Sans hésitation, son conjoint et partenaire à la Ferme Karine et François le confirme. « Quand elle a quelque chose en tête, soyez certain qu’elle va prendre les moyens pour arriver à ses fins. »
Sa détermination, sa curiosité, son implication et son dévouement ont largement contribué à lui valoir le titre d’Agricultrice entrepreneure au dernier Gala Saturne de la Fédération des agricultrices du Québec.
« Il y a des centaines de femmes qui travaillent autant que moi et qui méritent également cet honneur », dit-elle humblement. Elle reconnaît tout de même que l’hommage qui lui a été rendu « fait un petit velours ». « Ça montre que les efforts qu’on met dans nos projets, dans notre travail, sont remarqués. »
Elle l’admet, les efforts et le travail n’ont pas manqué, surtout depuis qu’elle a repris la ferme familiale il y a une douzaine d’années. Aujourd’hui, avec son conjoint, elle élève à forfait 2 000 porcs à l’engraissement et cultive sur environ 600 acres des céréales biologiques, du blé, de l’orge, du soya et du maïs.
Il faut également parler de son implication dans les organisations suivantes : syndicat de base, Éleveurs de porcs, Relève, Agricultrices, Argousiers Québec, coopératives Agrivert et Agrobio Québec, chambre de commerce, club Optimiste, comité d’école et Sécurijours.
Les honneurs qu’elle a récoltés ces dernières années apportent leur lot de responsabilités et les sollicitations viennent de toutes parts.
« C’est vrai que c’est exigeant, mais c’est aussi très valorisant. On rencontre des gens, on se fait des contacts et ça nous fait évoluer. Par exemple, je suis une personne timide. Il n’y a pas si longtemps, je n’aurais pas pris la parole en public. Mais parce qu’on m’a invitée à parler de mon expérience, j’ai appris à passer pardessus ma timidité. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile. »
Karine Lamy demeure consciente du risque auquel sont confrontées bon nombre de femmes qui s’impliquent : se mettre davantage de pression pour ne pas décevoir.
C’est vrai que c’est exigeant, mais c’est aussi très valorisant. On rencontre des gens, on se fait des contacts et ça nous fait évoluer.
Il lui a tout de même fallu ralentir le rythme pour accorder du temps à ses deux enfants et à ses nouvelles productions, ses vergers d’argousiers et de sureaux.
Elle est d’ailleurs la seule à faire la culture de baies de sureau en Mauricie, parce qu’elle avait envie de vivre l’aventure.
« Je voulais me lancer dans quelque chose de nouveau comme la culture des plantes médicinales. Les baies d’argousier et de sureau possèdent de nombreuses propriétés et sont excellentes pour la santé. »
François Leblanc explique comment sa conjointe se consacre à fond aux projets qu’elle réalise. C’est ainsi qu’elle a mis en terre 2 000 plants d’argousier en 2010 et 2 500 plants de sureau en 2011.
Les débuts ont été difficiles, l’apprentissage long, mais aujourd’hui, les résultats sont encourageants, particulièrement cette année où les branches des arbustes ploient sous le poids des fruits. Pour la première fois, le verger d’argousiers a été ouvert à l’autocueillette.
Mais tout n’est pas gagné. Il lui faut encore développer la mise en marché de ses baies, notamment en donnant aux gens de l’information au sujet de leurs propriétés, et ce, tout en poursuivant ses tâches à la ferme et à la maison.
Pour toutes ces raisons, François Leblanc aimerait bien que sa conjointe ralentisse un peu le rythme avec lequel elle lance ses projets… tout en sachant qu’elle aura sans doute le dernier mot.