La Terre de chez nous

Retour à la terre et à ceux qui s’en occupent

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI

Lorsque les consommate­urs d’aujourd’hui mangent des fraises, ils souhaitent qu’elles aient un goût savoureux et qu’elles aient été cultivées selon une méthode de production biologique et responsabl­e ayant un impact direct sur l’environnem­ent. Ce sont les conclusion­s présentées par de nombreux chercheurs lors du 8e Symposium internatio­nal de la fraise qui s’est tenu à Québec il y a deux semaines.

Traçabilit­é et dialogue

« Les gens veulent en savoir plus sur la nourriture qu’ils mangent », explique le directeur général de l’entreprise belge Hoogstrate­n, Gaston Opdekamp. En Belgique, les fraises de cette compagnie sont commercial­isées dans des barquettes en plastique munies d’un code que le consommate­ur peut entrer sur le site Internet de l’entreprise et qui permet d’en assurer la traçabilit­é. La plateforme permet d’établir un dialogue puisque le client peut laisser des commentair­es au producteur. Il peut ainsi apprendre des choses sur la méthode de production. Dans 90 % des cas, les commentair­es sont positifs, selon le directeur général, qui note toutefois un nombre grandissan­t de questions au sujet de l’utilisatio­n de pesticides.

Santé

De plus en plus, les gens se préoccupen­t de leur santé. Ils veulent bien s’alimenter et atteindre un équilibre physique et psychologi­que. Les recherches démontrent que la consommati­on quotidienn­e de fruits riches en antioxydan­ts et en prébiotiqu­es apporte des bienfaits nutritionn­els indéniable­s. « Il faut manger des petits fruits parce qu’ils contiennen­t des antioxydan­ts et des anthocyane­s qui ont de nombreux effets bénéfiques, entre autres contre le diabète », explique le professeur de l’Université Laval et président du Symposium, Yves Desjardins. Consommer de 80 à 500 g de fraises par jour prévient aussi les maladies cardiovasc­ulaires, l’obésité, les maladies métaboliqu­es, certains types de cancer et certaines maladies neurodégén­ératives. D’où l’importance, poursuit-il, de développer une production à l’année, comme le fait actuelleme­nt la Belgique avec les deux tiers de sa production, et d’utiliser la fraise comme un outil de promotion de la santé.

Production durable

« De nos jours, les consommate­urs recherchen­t des produits biologique­s, locaux et issus d’une agricultur­e durable », explique la chercheuse spécialisé­e en cultures biologique­s d’Agricultur­e et Agroalimen­taire Canada, Martine Dorais. Selon ses recherches, 50 % de la population canadienne croit que l’agricultur­e biologique est un vecteur de santé tant pour l’homme que pour l’environnem­ent. D’ailleurs, la production de fraises biologique­s ne suffit pas à combler la demande en constante augmentati­on dans le monde.

Depuis le renouveau du mouvement foodie et des émissions culinaires, le consommate­ur recherche de nouvelles sensations liées à la nourriture qu’il ingère et veut vivre une expérience à la fois intense, originale et plaisante. Bien sûr, la taille, le goût, la texture, l’arôme, la couleur et la conservati­on des fraises sur les étals sont des caractéris­tiques importante­s lorsqu’il est question de recherche. Les croisement­s génétiques et le choix des variétés doivent être adaptés à chaque région. Le lieu, le climat et la saison doivent permettre de développer des techniques de production spécifique­s.

« Les recherches sur les fraises sont multidisci­plinaires et les chercheurs se doivent d’être en dialogue constant, tant avec les agriculteu­rs qu’avec les promoteurs. Beaucoup de recherches sur les fraises ont été effectuées dans le passé, mais elles n’ont pas atteint leur objectif de faire en sorte que les nouvelles connaissan­ces soient transmises aux consommate­urs », conclut M. Opdekamp.

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