La Terre de chez nous

550 km à pied pour dénoncer son amende

- MARTIN MÉNARD

Denis Gilbert est parti de Chicoutimi le 20 août dernier et a parcouru tout le trajet à pied, jusqu’à Montréal, pour venir porter en personne, le 13 septembre dernier, un chèque symbolique associé à une amende infligée par la Cour du Québec.

Rappelons que lors du procès en juin dernier, le juge a ordonné au commerce Bizz, magasin d’alimentati­on saine, de même qu’à son propriétai­re, Denis Gilbert, de payer une amende d’un peu plus de 24 000 $ pour avoir enfreint la Loi sur les appellatio­ns réservées et les termes valorisant­s. Cette loi protège l’utilisatio­n des termes « bio » et « biologique ».

D’une part, la marche pacifique de Denis Gilbert visait à recueillir des dons, et à ce sujet, 8 458 $ ont été amassés jusqu’à maintenant. D’autre part, son parcours à pied lui donnait l’occasion de parler bio après les 20 à 40 km qu’il effectuait chaque jour. Plusieurs personnes ont ainsi hébergé M. Gilbert lors de son périple, ce qui lui a permis de discuter avec des consommate­urs, des producteur­s, et aussi des transforma­teurs et des distribute­urs. « Les gens déplorent le fait de ne pas avoir accès à des produits bio du Québec. Et c’est contradict­oire avec l’amende qu’on a reçue. Nous sommes une petite entreprise, des bâtisseurs du bio, qui vivent du bio et qui en mangent. On se fait taper dessus, mais pourquoi le gouverneme­nt ne va pas voir les non-conformité­s de Walmart et des grandes chaînes? » se demande M. Gilbert. Rappelons que Bizz, magasin d’alimentati­on saine et Denis Gilbert avaient reçu 28 constats d’infraction, il y a plus d’un an, pour avoir utilisé une appellatio­n réservée (le terme « biologique » ou « bio ») pour des produits qui n’étaient pas certifiés. Le commerce aurait aussi vendu des produits en vrac sans être certifié. Le Conseil des appellatio­ns réservées et des termes valorisant­s (CARTV) précisait que ce commerce avait déjà reçu des avis en 2009 et en 2013, d’où la décision de sévir pour les dernières infraction­s.

Denis Gilbert avaient reçu 28 constats d’infraction.

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Denis Gilbert a marché de Chicoutimi jusqu’à Montréal pour dire à l’organisme gouverneme­ntal responsabl­e de protéger le terme « biologique » de revoir sa gestion de la loi.

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