Philippe Couillard se dit satisfait des investissements agricoles
Si l’on en croit sa réponse en chambre, le premier ministre Couillard se satisfait du niveau des investissements agricoles au Québec. « Moi, quand je me promène dans ma circonscription, qui est une circonscription agricole, c’est curieux, je vois plein de nouvelles constructions de granges et d’étables modernes, des nouveaux modèles qu’on ne voyait pas auparavant », a répondu le premier ministre lorsque le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, l’a interrogé sur la baisse de 111 M$ des immobilisations en agriculture depuis cinq ans. Le premier ministre a également cité en exemple les investissements dans les Serres Lefort et dans la plus grande serre au Québec, qui sera bientôt en activité dans son comté. « Les agriculteurs vont bien, les agriculteurs investissent », a conclu Philippe Couillard, dans un bref échange pendant la période des questions à l’Assemblée nationale, le mercredi 5 octobre.
Dans ses questions, François Legault reprochait notamment au premier ministre de mener une 9e consultation depuis 2008 dans ce secteur et de ne pas prévoir de politique agroalimentaire avant 2018.
Ouverture
Le premier ministre a néanmoins ouvert la porte à de nouvelles approches pour favoriser l’investissement. « On va continuer de faire des investissements, mais surtout, on veut développer de nouveaux outils pour permettre aux agriculteurs de faire eux-mêmes d’autres investissements. On sait qu’il faut faire encore plus de gestes, notamment dans le domaine des immobilisations agricoles », a mentionné Philippe Couillard.
Questionné par la Terre sur le détail et l’échéancier de ces gestes supplémentaires et de ces nouveaux outils, le porte-parole du premier ministre, Harold Fortin, a répondu : « Nous ferons savoir en temps et lieu la nature des mesures sur lesquelles nous sommes présentement en réflexion. C’est un sujet de préoccupation pour le gouvernement. »
Le Québec prend du retard
Dans un récent éditorial publié dans la Terre, le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, soutenait que selon les données de Statistique Canada, les dépenses en immobilisation en agriculture et en transformation agroalimentaire au Québec ont progressé de 23 % entre 2006 et 2015 et n’ont pratiquement pas changé depuis 2010. Pendant cette période, ces investissements ont augmenté de 94 % en Ontario. Selon l’UPA, le coup de frein dans les dépenses en immobilisation survenu en 2010 correspond à l’arrivée de changements majeurs à l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) et à une crise dans le secteur des viandes.