La Terre de chez nous

« Il avait 50 % de chances de s’en sortir »

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI

Yvan Michon est producteur de lait à Saint-Hyacinthe et président de la Fédération québécoise des producteur­s de fruits et légumes de transforma­tion. En septembre 2014, il a assisté à une scène qui aurait pu se terminer dramatique­ment. Cette histoire de silo peut sembler classique, mais grâce à la réaction rapide de M. Michon, la vie de son fils a pu être sauvée. « À l’hôpital, les médecins donnaient 50 % de chances de survie à mon fils », raconte-t-il.

Ventilatio­n

« Le silo était plein et la porte qui permet d’y faire entrer l’air était fermée », explique le producteur. David Michon est monté dans le silo en pensant qu’il avait été ventilé. En ouvrant la porte, il a inhalé un gaz de couleur rougeâtre, du dioxyde d’azote, et comprenant ce qui lui arrivait, il a rapidement redescendu l’échelle.

« Rendu en bas, il était quasiment en arrêt cardio-respiratoi­re, dit M. Michon. Mais il est revenu à lui. » Le jeune a repris ses esprits et s’est même levé pour se rendre en marchant à l’avant de la ferme où l’ambulance est arrivée.

Voyant qu’il se sentait mieux, David s’est dit qu’un séjour à l’hôpital n’était plus nécessaire. Or, M. Michon connaissai­t ce type de réaction pour l’avoir vu dans une formation de secourisme et a eu un réflexe qui a sauvé la vie de son fils.

« L’ambulance est là, on va devoir de toute façon payer le déplacemen­t. Tu es aussi bien d’y aller quand même », lui a suggéré son père.

De 8 h 30 à 16 h, David a clamé par texto à ses proches qu’il perdait son temps à l’hôpital et qu’il se sentait très bien. Jusqu’à ce message texte de 16 h 30 disant qu’il avait du mal à respirer et « que le gaz commençait à faire son effet ». Son état s’est dégradé dans la nuit et au petit matin, le médecin a décidé de l’intuber, puis de le plonger dans un coma artificiel. Après que ses chances de survie eurent chuté de 50 % et qu’il eût passé une semaine dans le coma, David s’est finalement réveillé sans séquelles.

« Peut-être que de l’avoir envoyé quand même à l’hôpital a réduit les séquelles qu’il aurait pu avoir. Quelqu’un qui se serait entêté serait probableme­nt mort à l’heure actuelle », conclut Yvan Michon.

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Yvan et David Michon témoignent du danger lié aux gaz de silo. David a failli y laisser la vie l’an dernier.

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