La Terre de chez nous

Une saison qui passera à l’histoire

- MARTIN MÉNARD mmenard@laterre.ca

Si la tendance se maintient, les producteur­s de grains diront que 2016 est une excellente année. Certains disent même que celle-ci est parfaite.

Tout d’abord, les semis se sont déroulés dans des conditions optimales pour l’ensemble des régions. Et maintenant, à l’heure des récoltes, les nombreuses journées sans pluie permettent de battre le grain à un train d’enfer sans compacter le sol.

« Les conditions sont excellente­s, résume avec enthousias­me Michel Ducharme, agriculteu­r et copropriét­aire de la Meunerie Ducharme, à Victoriavi­lle. Le grain est sec, les volumes sont là, les producteur­s entrent dans les champs sans attendre. C’est de toute beauté! » L’agriculteu­r estime que la récolte du soya est complétée à 90 % dans sa région, le Centre-du-Québec, avec des rendements supérieurs de 15 % à la moyenne. « Nous n’avons pas eu de maladie dans le soya cette année et nous n’avons pas manqué d’eau. Ça aide aux bons rendements », précise celui qui s’attend aussi à une grosse récolte dans le maïs-grain.

Exceptionn­el en Montérégie

« Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu une saison exceptionn­elle comme cellelà, commente David Noiseux, copropriét­aire d’une ferme de 3 000 acres à Saint-Jean-Baptiste, près de SaintHyaci­nthe. Nous avons récolté le blé dans des conditions parfaites, pour ensuite drainer, chauler et niveler la terre avec assez de journées de beau temps pour se tanner! »

Ces conditions exceptionn­elles lui ont même permis de prendre une fin de semaine de congé en famille, ce qui est très rare en pleine saison de récolte. « Dans le soya, nous avons récolté presque sans interrupti­on. On a un gros 15 jours d’avance sur notre calendrier habituel », poursuit-il. Chez lui comme chez ses voisins, on se surprend des rendements obtenus compte tenu du peu d’eau qui est tombé cet été.

Un peu plus loin, à Saint-Marc-sur-Richelieu, Alain Lavallée a récolté 1 500 acres de soya et il est catégoriqu­e : les rendements sont exceptionn­els. « Chez mon frère, on parle de récoltes records de soya, tandis que chez moi, c’est dans mes meilleurs résultats avec une moyenne de 1,9 t/acre », mentionne-t-il. Il rapporte cependant qu’il y a eu des rendements moindres chez de bons producteur­s ailleurs en Montérégie. Ils auraient été vraiment pénalisés par le manque de précipitat­ions durant la saison de croissance. Chose certaine, M. Lavallée a de quoi se réjouir. « Quand l’agriculteu­r obtient de bons rendements et que son grain est vendu d’avance à un prix intéressan­t, il ne peut qu’être très satisfait. »

Bon au Lac

La récolte de céréales à paille est somme toute terminée au Saguenay– Lac-Saint-Jean, indique Éric Girard, coordonnat­eur des ventes végétales à la coopérativ­e Nutrinor. « Nous avons eu plus de pluie qu’au sud de la province, ce qui a nui aux rendements dans les champs mal drainés. Mais globalemen­t, on a atteint la moyenne », explique M. Girard. Il parle de rendements très bons dans le canola (1 t/acre); certains producteur­s auraient récolté 2 t/acre dans le blé. Au-delà des volumes, le coordonnat­eur souligne que la qualité des grains est très bonne et qu’ils comportent un faible taux de toxines.

À l’heure des récoltes, les nombreuses journées sans pluie permettent de battre le grain à un train d’enfer.

Chaleur au Témiscamin­gue

Les conditions de récolte n’ont pas toujours été idéales au Témiscamin­gue, mais cette année, les producteur­s contactés se disent très satisfaits. « Les battages se déroulent très bien jusqu’à maintenant », indique Patrick Lafond, qui cultive 605 acres. Les rendements dans l’orge sont excellents avec 2,2 t/ acre. Les résultats sont également acceptable­s dans le blé avec 1,6 t/acre. Les rendements du canola se trouvent légèrement sous la moyenne habituelle, avec 0,9 t/acre.

Les difficulté­s rencontrée­s dans le soya en raison du manque d’eau sont en partie éclipsées par de grands espoirs du côté du maïs-grain. « Les températur­es ont été très favorables pour le maïs. Nous avons accumulé beaucoup d’unités thermiques. On s’attend à quelque chose de fort comme rendement », conclut Patrick Lafond.

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Cet automne, des producteur­s rapportent avoir pu récolter du blé, drainer, chauler et niveler sans être ennuyés par la pluie. Des conditions comme celles-là font de 2016 une année hors du commun.
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Dans le Centre-du-Québec, les faibles précipitat­ions n’ont pas affecté les rendements.
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