La Terre de chez nous

Le bonheur total à la Ferme Rhétaise

- PIERRE SAINT-YVES

NICOLET — Les frères Paul et Jean Rousseau, de la Ferme Rhétaise à Nicolet, étaient déjà enchantés par la températur­e qui facilite les travaux aux champs et la fin imminente des travaux d’agrandisse­ment de leur étable, mais depuis qu’ils ont obtenu la plus haute distinctio­n de l’Ordre national du mérite agricole (ONMA), c’est le bonheur total.

« On avait hésité à poser notre candidatur­e à cause des travaux en cours, mais on est heureux de l’avoir fait », raconte Jean Rousseau. Il en remercie un proche collaborat­eur du ministère de l’Agricultur­e du Québec, Alain Fournier, décédé récemment, qui les a fortement incités à poser leur candidatur­e. « C’est tout un encouragem­ent qu’on reçoit, ajoute son frère Paul. C’est aussi très stimulant pour notre relève. »

Les deux frères sont associés et complices depuis 30 ans à la ferme ancestrale de la route Marie-Victorin, de Nicolet. En fait, ils représente­nt la huitième génération de Rousseau sur cette terre.

L’exploitati­on a été métamorpho­sée au cours des trois dernières décennies. Au départ, elle comptait 95 ha de terres cultivées, 50 têtes Holstein avec un quota laitier de 40 kg de matière grasse par jour. Aujourd’hui, la Ferme Rhétaise, c’est 700 ha en cultures, 250 vaches en lactation et un quota de 270 kg.

Les juges de l’ONMA soulignent d’ailleurs que les deux frères ont réussi « à propulser l’entreprise familiale de huitième génération, acquise de leur mère en 1993, au rang de grande ferme laitière ».

Le bon moment

Le premier dépôt de candidatur­e de la Ferme Rhétaise par les deux producteur­s à l’ONMA remonte à 20 ans. Ils avaient alors décroché la médaille de bronze, puis celle d’argent il y a 10 ans.

« Il y a cinq ans, on avait décidé de ne pas présenter notre candidatur­e parce qu’on ne se sentait pas prêts, explique Jean. Il y avait des améliorati­ons à compléter à partir des évaluation­s qu’on avait obtenues dans le passé, notamment en ce qui concerne le confort des animaux et l’organisati­on du travail. En plus, nous n’avions pas encore de relève identifiée, ce qui est maintenant le cas. »

En fait, les frères Rousseau sont sur le point de compléter le processus de transfert à trois associés. Il s’agit de Pascal Marceau, l’un de leurs neveux, de Bernard, l’un des fils de Paul, et de Philippe Leclerc, un troisième partenaire de l’extérieur de la famille, qui s’investit déjà dans la gestion du troupeau. Impliqué dans l’entreprise depuis quatre ans, Bernard refuse de voir dans cette distinctio­n une pression additionne­lle à maintenir un niveau élevé de performanc­e. « Il faut bien comprendre qu’on ne travaille pas pour obtenir un prix. En fait, le prix est une récompense pour le travail qu’on fait et qu’on va poursuivre. »

Et le travail ne manque pas. La superficie de l’étable aura presque doublé avec l’agrandisse­ment sur le point d’être complété. Ces travaux de plus de 1 M$ permettron­t de rapatrier une soixantain­e de bêtes hébergées dans un autre bâtiment. Ils auront également un impact majeur sur le confort des animaux, qui seront dorénavant installés sur une litière de sable, dans la nouvelle partie comme dans l’ancienne. Une fois ces améliorati­ons complétées, une vingtaine de bêtes seront ajoutées au troupeau.

Après environ 230 ans, l’histoire d’amour des Rousseau avec leur terre est toujours vivante.

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Les frères Rousseau sont particuliè­rement fiers des améliorati­ons apportées à leurs installati­ons pour le confort des animaux.

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