La relation avec Hydro-Québec s’améliore
Hydro-Québec et les Producteurs en serre du Québec (PSQ) ont décidé de changer d’approche dans leurs négociations. Les parties travaillent maintenant à un « meilleur arrimage entre les attentes et les besoins des producteurs et ceux d’Hydro-Québec », explique le directeur général par intérim des PSQ, Claude Laniel. Après deux rencontres, les négociations n’avançaient plus entre les deux parties. « C’est un dialogue de sourds qu’on entretenait », dit M. Laniel.
Les tarifs laissés de côté
La grande source de discorde entre les deux parties reste le sujet des tarifs électriques, qui a été laissé de côté. « On a décidé de dissocier les véritables négociations sur les tarifs qui, elles, doivent se faire avec la Régie de l’énergie », affirme M. Laniel. Hydro-Québec et les PSQ pourront « s’affronter » lors de l’audience sur les tarifs de la Régie, qui se tiendra cet automne, et durant la consultation du mois de février, mais la collaboration se poursuit. « Dans le passé, on ne s’est jamais demandé quelles étaient les attentes de part et d’autre et comment y répondre », ajoute le directeur général.
Producteurs mal informés
Il n’y a actuellement que deux producteurs en serre qui utilisent le tarif biénergie (DT) et un nombre limité qui se sert de l’option additionnelle d’éclairage de photosynthèse. Rappelons qu’en règle générale, les petites et moyennes entreprises ne remplissent pas les critères qui leur donnent la possibilité d’avoir accès à un tarif spécial.
Mais « il n’y a pas que deux forfaits auxquels les producteurs en serre ont accès; il existe toute une gamme de tarifs que l’on connaît mal », dit M. Laniel.
Le délégué commercial d’HydroQuébec responsable du dossier, José Fontaine, s’est donc entretenu avec les PSQ pour leur expliquer la structure tarifaire. Il leur a même concocté un petit outil de calcul qui permet à l’agent de projet de l’organisme, Simon Lavoie, d’entrer les paramètres propres à l’entreprise qu’il visite et d’orienter son propriétaire vers le tarif qui lui convient le mieux.
« La première des choses, c’est de bien comprendre les tarifs qui sont disponibles, puis de bien coacher les producteurs, indique le directeur général. Pour l’instant, l’objectif est donc de maximiser les outils à notre portée. » Un guide des bonnes pratiques sera d’ailleurs rédigé à cet effet cet hiver.
Changements avantageux
« Ce qu’on veut faire, c’est de cibler les endroits où il pourrait y avoir des changements qui seraient à l’avantage des producteurs, dit le porte-parole d’HydroQuébec. Le guide des bonnes pratiques a bien fonctionné avec les centres de ski, une autre industrie qui rencontre d’autres défis. On veut faire la même chose avec les producteurs en serre. »
« Hydro-Québec a beaucoup d’électricité en surplus, mais elle n’est pas toujours disponible, dit M. Laniel. Quand il fait très froid, la capacité du réseau est au maximum. C’est à ce moment-là qu’on nous demande de nous débrancher. » Or, il y a deux ans, les producteurs se sont débranchés huit fois sans réelles conséquences, selon M. Laniel. Le directeur général indique qu’il n’y a jamais eu de projets de recherche qui abordent ce type de problème. L’arrivée des nouvelles technologies comme les lumières DEL pourrait également faire économiser de l’énergie aux producteurs et au réseau électrique. « Peut-être qu’on peut réduire l’intensité des ampoules pendant les périodes de pointe grâce à des gradateurs, donne-t-il en exemple. Je pense que tout le monde serait heureux. » Prouver à Hydro-Québec que les producteurs savent gérer leur consommation électrique permettra aux PSQ d’avoir un plus grand pouvoir de négociation au moment de rediscuter des tarifs.
De son côté, Hydro-Québec travaille à évaluer des stratégies tarifaires qui pourraient donner à l’industrie la possibilité de se développer et d’accroître sa demande en électricité. « Il y a une intention de notre côté de continuer le partenariat et d’accompagner l’industrie dans sa croissance », conclut le porteparole d’Hydro-Québec.