La Terre de chez nous

Alliances possibles entre artistes et agriculteu­rs

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Les agriculteu­rs et les artistes sont des entreprene­urs autonomes qui pourraient bénéficier d’une politique faisant une plus grande place aux produits québécois.

L’assemblée de la fédération régionale a donc reçu Sophie Prégent, comédienne et présidente de l’Union des artistes (UDA), pour un échange entre les deux organisati­ons.

Elle a souligné que l’UDA comptait sur une loi unique au monde, soit la Loi sur le statut profession­nel et les conditions d’engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma. Les comédiens et les chanteurs sont habituelle­ment des travailleu­rs autonomes, pas des salariés d’une seule entreprise, et ne peuvent donc pas faire partie d’un syndicat de travailleu­rs au sens du Code du travail. « La loi oblige les producteur­s à s’asseoir et à négocier des conditions minimales », a expliqué la présidente de l’UDA, qui ajoute qu’en cas de désaccord, un arbitrage est prévu. Il y a 54 ententes collective­s différente­s avec les producteur­s.

Il reste néanmoins plusieurs combats à mener puisque 76 % des 8 400 membres de l’UDA gagnent moins de 14 000 $ par an et 1 % seulement tirent annuelleme­nt plus de 100 000 $ de leur métier d’artiste. Pour faire mieux, il faudrait un changement politique. « Ça dépend du peuple qu’on veut être », a lancé Sophie Prégent, ajoutant que la culture québécoise doit pour le moment lutter contre des géants comme Netflix, qui laisse peu ou pas de place à la culture québécoise. La représenta­nte des artistes de la télévision, de la scène et du cinéma estime que l’absence d’un leader fort, comme René Lévesque, se fait sentir à cet égard.

« Il y a peut-être une passerelle à créer entre vous et nous. On est peut-être plus près de vous autres qu’on pense », a laissé tomber Sophie Prégent après une des questions des délégués.

« Il y aurait peut-être des alliances à faire dans certains dossiers », a répondu Marcel Groleau, en amorce de son dis- cours quelques minutes plus tard. La Coalition sur la souveraine­té alimentair­e, dont fait partie l’UPA, réclame d’ailleurs toujours que l’agricultur­e puisse bénéficier d’une exception dans les accords de commerce internatio­naux dans le même esprit que l’exception culturelle reconnue par l’UNESCO.

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La présidente de l’UDA, Sophie Prégent, entourée des dirigeants de l’UPA de la Montérégie et de Marcel Groleau, président de l’UPA (à l’arrière à droite).

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