La Terre de chez nous

La pomme de terre « révolution­née »

- ANDRÉ LAROCHE Collaborat­ion spéciale

SAINT-LAMBERT — Boudée par les jeunes consommate­urs, la pomme de terre pourrait faire un retour en force à la table des Québécois avec l’arrivée des variétés sophistiqu­ées offertes sous la marque Mamzells.

« On veut redonner à la pomme de terre ses lettres de noblesse. Elle ne mérite pas ce qu’elle vit actuelleme­nt », a lancé Pierre Chouinard, à la fois producteur à Rivière-du-Loup et PDG du regroupeme­nt Québec Parmentier, jeudi dernier à SaintLambe­rt au lancement de cette étiquette aux allures joliment urbaines.

Avec Mamzells, Québec Parmentier compte en effet révolution­ner la mise en marché de ce tubercule mis à mal ces dernières années par les nouvelles modes culinaires et une mauvaise image véhiculée par certaines personnali­tés du monde gastronomi­que. « La pomme de terre mérite mieux que la place qu’elle occupe actuelleme­nt [dans le panier d’épicerie] », a déploré Julien Rivard, lui aussi producteur à Saguenay et président du regroupeme­nt.

Gammes distinctiv­es

Adieu donc aux variétés traditionn­elles à la peau dure vendues dans de mornes sacs de papier. « Le consommate­ur veut des produits faciles à apprêter, aux goûts distinctif­s, servis dans des emballages informatif­s. On va lui rendre la vie facile », a affirmé M. Chouinard devant un assortimen­t de sacs d’un rose suranné aux noms évocateurs (Spécialité­s, Saveurs et Utilisatio­ns).

Ces appellatio­ns ne relèvent pas de l’improvisat­ion. Elles sont destinées à bien diriger le consommate­ur dans sa façon d’apprêter ces différente­s variétés venues d’Allemagne, de Hollande, de France et d’Écosse.

Ainsi, la gamme Spécialité­s regroupe des variétés goûteuses et raffinées, parfaites pour « épater la galerie lors d’un petit souper gastronomi­que à la maison », dit M. Chouinard.

La gamme Saveur est destinée à faciliter l’accord entre le mets et la pomme de terre, à l’instar des pastilles de goût pour les vins. Elle résulte d’une étude des saveurs réalisée auprès des consommate­urs par un chercheur de l’Université Laval.

Enfin, les variétés de la gamme Utilisatio­ns (Frites, Mijoteuse, Purée, Four) sont destinées à une cuisson bien précise. « Si tu veux faire des frites, tu prends ce sac-là. Elles sont parfaites pour la friteuse », a résumé M. Chouinard.

La culture de ces variétés représente cependant un important virage pour les producteur­s de Québec Parmentier, appuyés dans ce projet par deux agronomes à temps plein. Des investisse­ments majeurs ont été nécessaire­s, notamment pour l’achat de machinerie­s plus délicates et la réalisatio­n d’études de sols. « Les producteur­s ont un cahier des charges très complexe à respecter pour demeurer avec nous », a souligné M. Rivard.

Engouement des chaînes

La réaction des grandes chaînes d’épicerie ne s’est pas fait attendre. IGA, Metro et Provigo, ainsi que leurs différente­s bannières respective­s, offrent les produits Mamzells depuis le 29 septembre dernier. « Leur réponse a été enthousias­te et immédiate. Elles ont été emballées, sans vouloir faire de jeu de mots », a affirmé Julien Rivard en souriant.

Québec Parmentier a plusieurs projets pour sa marque. Une variété classée biologique pourrait faire son entrée dans les supermarch­és dès l’an prochain. La marque Mamzells pourrait aussi partir à l’assaut des marchés outre-frontières. « Mais pour l’instant, le défi est de répondre aux besoins du Québec », a précisé M. Chouinard.

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Pierre Chouinard et Julien Rivard, respective­ment PDG et président de Québec Parmentier, ont présenté le fruit de longues années d’études et d’investisse­ments au lancement des produits Mamzells le 6 octobre, au Café Ricardo à Saint-Lambert.

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