« Je préfère ne plus vendre de produits dits “biologiques” »
Guylaine Pelletier, cofondatrice du Café Cambio à Chicoutimi et fournisseuse de café biologique, souligne la complexité et l’incohérence de la Loi sur les appellations réservées et les termes valorisants qui protège l’utilisation du terme « biologique ».
« Obliger les commerces à se certifier pour vendre du café biologique en vrac, ça n’a pas de sens. Avec tous les registres que ça implique, j’ai des détaillants qui ne veulent pas se certifier. Alors comme solution, on retire les affiches arborant le terme “biologique” pour des produits qui le sont. C’est fâchant », s’insurge-t-elle.
Mme Pelletier cite également des producteurs de fromages qui, pour les mêmes raisons, disent ne plus vendre leurs produits en meule à leurs détail- lants, se contentant de leur fournir de petites portions préemballées. « C’est moins intéressant. Surtout qu’on travaille fort pour avoir des produits biologiques, et au moment de la vente, cette réglementation complique tout. Et personne au gouvernement ne nous aide à l’égard de cette réglementation. C’est un frein au développement du bio », assure-t-elle.
Le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) rappelle que la Loi impose des contrôles rigoureux pour que le consommateur ait confiance. Un commerçant non certifié peut vendre des produits biologiques dans leur emballage original. Mais s’il manipule un aliment pour le vendre en vrac ou le portionner, par exemple, il doit lui aussi détenir la certification biologique afin de ne pas briser la chaîne d’intégrité.