La Terre de chez nous

Combiner la drêche de maïs avec du fourrage

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En raison de l’augmentati­on de la production d’éthanol à partir du maïs, il y a davantage de drêches de maïs sur le marché. Ces sous-produits en alimentati­on animale sont économique­ment avantageux, en plus de posséder des caractéris­tiques nutritives notables. Ils sont entre autres une source de protéines non dégradable­s dans le rumen. Les drêches de maïs s’avèrent donc un complément intéressan­t aux fourrages et à la protéine microbienn­e. Il faut toutefois faire attention puisque les drêches de maïs sont faibles en lysine, ce qui peut devenir problémati­que s’il n’y a aucune autre source de protéine dans la ration. De plus, les drêches contiennen­t une quantité importante de fibres au détergent neutre (NDF), considérée­s comme inefficace­s. Pour bien fonctionne­r, le rumen a besoin de fibres efficaces, qui stimulent la masticatio­n et la production de salive. Il est bénéfique de s’assurer d’avoir un apport en fibres efficaces adéquat provenant des fourrages, soit au moins 21 % de NDF fourrager.

Par ailleurs, les drêches de maïs contiennen­t du gras qui se libère dans le rumen, ce qui augmente l’apport en énergie de la ration. Lorsque le fourrage est peu énergétiqu­e, l’utilisatio­n de gras permet d’améliorer le bilan en énergie de la ration. Une étude américaine a démontré que l’ajout de drêches de maïs à l’alimentati­on accroissai­t la production laitière par vache. Selon les chercheurs, cette augmentati­on serait en grande partie attribuabl­e au gras contenu dans cet aliment. Le pourcentag­e de matière grasse du lait a diminué et la quantité totale de gras produite est restée similaire. Une trop forte proportion de gras disponible dans le rumen abaisse toutefois l’efficacité d’utilisatio­n des fourrages. Lorsqu’on utilise les drêches de maïs, il est important de s’assurer de ne pas donner trop de gras aux vaches. Cela semble simple à première vue, mais comme le pourcentag­e de gras est très variable selon le lot, il est essentiel de faire analyser chaque lot qui entre dans la ferme pour en connaître la compositio­n exacte.

Finalement, l’utilisatio­n des drêches de maïs peut être intéressan­te tant économique­ment que d’un point de vue nutritif. Il faut toutefois faire un bon suivi alimentair­e pour éviter qu’elle devienne problémati­que.

Édith Charbonnea­u, agr. Départemen­t des sciences animales Université Laval

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