« Les griffes de ça, c’est comme des couteaux »
STORNOWAY — Le producteur agricole à Stornoway dans les Cantons-de-l’Est Alain Corriveau n’est pas du genre très peureux. Un jour, il a pourtant préféré prendre la poudre d’escampette plutôt que d’affronter des dindons sauvages, dont un gros mâle courroucé.
Entré tête baissée dans un hangar pour y récupérer son tracteur, il s’est fait attaquer par le volatile. Depuis 10 ans déjà, des dizaines de dindons arpentent ses champs et son érablière. Il a pu les observer racler le sol à volonté, sachant qu’ils sont « forts des pattes ».
« Les griffes de ça, c’est comme des couteaux », témoigne le producteur. La semaine dernière, il a noté la présence d’un groupe de 40 à 50 individus dans son érablière. Occupé ces jours-ci à l’ensilage de son maïs, il croise quotidiennement un second troupeau, dont deux mâles « au cou rouge et crêpé ».
« On est en train de se faire envahir », affirme-t-il, admettant qu’il ne peut quantifier de réels dommages. De loin plus costauds que les poules, dit-il, ces gros volatiles grattent le sol au printemps et creusent de bons trous.
Alain Corriveau témoigne que les pertes occasionnées par les chevreuils sont plus importantes. Il dit avoir tout essayé pour les éloigner : clôtures, fils électriques, urine d’ours et même de la musique forte. Rien ne leur résiste. Après deux ou trois jours d’observation, ils parviennent à sauter entre les hautes clôtures électrifiées.
« C’est très malin », témoigne l’agriculteur qui a finalement trouvé la façon de les éloigner afin de protéger ses précieuses balles rondes. Il a pu voir les femelles percer de leurs sabots l’enro- bage de plastique de son fourrage.
« Je leur donne une balle de foin frais aux deux jours, explique-t-il. Ces ani- maux aiment la facilité. Ils ont toujours droit au meilleur foin et ils ne mangent pas tant que ça. »