La Terre de chez nous

« Les griffes de ça, c’est comme des couteaux »

- PIERRE-YVON BÉGIN

STORNOWAY — Le producteur agricole à Stornoway dans les Cantons-de-l’Est Alain Corriveau n’est pas du genre très peureux. Un jour, il a pourtant préféré prendre la poudre d’escampette plutôt que d’affronter des dindons sauvages, dont un gros mâle courroucé.

Entré tête baissée dans un hangar pour y récupérer son tracteur, il s’est fait attaquer par le volatile. Depuis 10 ans déjà, des dizaines de dindons arpentent ses champs et son érablière. Il a pu les observer racler le sol à volonté, sachant qu’ils sont « forts des pattes ».

« Les griffes de ça, c’est comme des couteaux », témoigne le producteur. La semaine dernière, il a noté la présence d’un groupe de 40 à 50 individus dans son érablière. Occupé ces jours-ci à l’ensilage de son maïs, il croise quotidienn­ement un second troupeau, dont deux mâles « au cou rouge et crêpé ».

« On est en train de se faire envahir », affirme-t-il, admettant qu’il ne peut quantifier de réels dommages. De loin plus costauds que les poules, dit-il, ces gros volatiles grattent le sol au printemps et creusent de bons trous.

Alain Corriveau témoigne que les pertes occasionné­es par les chevreuils sont plus importante­s. Il dit avoir tout essayé pour les éloigner : clôtures, fils électrique­s, urine d’ours et même de la musique forte. Rien ne leur résiste. Après deux ou trois jours d’observatio­n, ils parviennen­t à sauter entre les hautes clôtures électrifié­es.

« C’est très malin », témoigne l’agriculteu­r qui a finalement trouvé la façon de les éloigner afin de protéger ses précieuses balles rondes. Il a pu voir les femelles percer de leurs sabots l’enro- bage de plastique de son fourrage.

« Je leur donne une balle de foin frais aux deux jours, explique-t-il. Ces ani- maux aiment la facilité. Ils ont toujours droit au meilleur foin et ils ne mangent pas tant que ça. »

 ??  ?? Alain Corriveau montre le bout de son champ où paissent paisibleme­nt les chevreuils malgré la présence du photograph­e. Quelques heures plus tôt, des dindons sauvages accompagna­ient ces derniers. Aux deux jours, l’éleveur leur offre une balle de foin...
Alain Corriveau montre le bout de son champ où paissent paisibleme­nt les chevreuils malgré la présence du photograph­e. Quelques heures plus tôt, des dindons sauvages accompagna­ient ces derniers. Aux deux jours, l’éleveur leur offre une balle de foin...
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