La Terre de chez nous

« On ne se parle même plus »

– Réal Marcoux

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Pour discuter des problèmes de déprédatio­n en agricultur­e, producteur­s et fonctionna­ires avaient l’habitude de former des tables de discussion. Quatre fois par année, ils avaient l’occasion d’échanger. Aujourd’hui, c’est chacun dans son coin.

« On ne se parle même plus », déplore Réal Marcoux, vice-président de la Fédération de l’UPA-Estrie. Reconnu comme monsieur Faune au Québec, celui-ci indique que le représenta­nt du ministère de la Faune n’a plus les moyens de sortir ou de le recevoir. De guerre lasse, Réal Marcoux dit relancer son interlocut­eur de moins en moins souvent.

Le vice-président convient que la pression exercée sur l’agricultur­e par une surpopulat­ion de chevreuils a beaucoup diminué. Dans la zone 4, la densité de 11 bêtes au kilomètre carré enregistré­e par le passé tourne aujourd’hui autour de 4,5 à 5. Maintenant, les problèmes se situent davantage dans certaines sous-zones, comme le secteur de Magog. Des producteur­s réclament d’ailleurs la subdivisio­n des zones afin de mieux circonscri­re les cas de surpopulat­ion.

Si les troupeaux de chevreuils ont beaucoup diminué, en revanche, les population­s de dindons sauvages ont explosé. Ces « grosses poules mangent du grain », causant des dommages importants dans les champs de maïs et de soya. Réal Marcoux indique que ces volatiles, réintrodui­ts au Québec depuis une quinzaine d’années, sont considérés comme du gros gibier. La chasse, limitée à une semaine au printemps, ne vise que les mâles. Les gestionnai­res, note Réal Marcoux, ignorent l’état réel des troupeaux. « Nous, affirme-t-il, on ne le sait pas non plus, mais on sait qu’il y en a trop. »

Les questions de la faune sont omniprésen­tes dans les Cantons-del’Est. Outre les chevreuils et les dindons, les agriculteu­rs doivent aussi composer avec d’autres volatiles, très nombreux et rusés. Les corneilles et les goélands à bec cerclé ont causé des dommages importants.

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