La Terre de chez nous

Le prix du porc s’effondre

- PIERRE-YVON BÉGIN

Les producteur­s de porcs du Québec accusent des pertes importante­s ces jours-ci, touchant moins de 130 $/100 kg.

À titre comparatif, ils encaissaie­nt 202,31 $/100 kg à la fin de juin dernier, pour une baisse de 72,44 $, soit 36 %. De fait, le prix moyen des porcs a atteint son plus bas niveau depuis la fin de septembre 2012.

Selon les spécialist­es du Centre de développem­ent du porc du Québec (CDPQ), les producteur­s d’ici subissent les contrecoup­s d’une surproduct­ion de porcs aux États-Unis. Rappelons que le prix payé chez nous est basé sur le prix de référence américain.

« On est un peu en réaction à la diarrhée épidémique porcine [DEP], explique Caroline Lacroix, B. Sc. A. [agroéconom­ie], du CDPQ. En 2014, des éleveurs américains ont profité des bons prix pour prendre de l’expansion. Les coûts de l’alimentati­on ont également diminué. De plus, les abattoirs américains frôlent présenteme­nt leur capacité d’abattage et n’ont pas besoin de négocier. »

Au cours de la première semaine d’octobre (semaine 41), le prix moyen du porc a subi une nouvelle baisse de 4 % pour atteindre 129,87 $/100 kg. Le 18 octobre, le prix moyen pondéré a même atteint 127,33 $/100 kg.

Les Éleveurs de porcs du Québec disent prendre la situation très au sérieux, discutant régulièrem­ent avec La Financière agricole du Québec. Le directeur général Jean Larose convient que les prix se retrouvent en bas des coûts de production, couvrant à peine les frais variables.

« Les producteur­s sont inquiets, reconnaît Jean Larose. Il y a toujours une baisse de prix à l’automne, mais elle a commencé plus tôt et elle est plus radicale. On se demande jusqu’où ça va aller. La production américaine s’est accrue et elle est proche de la capacité d’abattage. »

« Les experts, ajoute-t-il, divergent d’opinion. Certains pensent que les prix vont bientôt se stabiliser, tandis que d’autres croient que l’automne pourrait être encore plus difficile. »

Des abattoirs devraient entrer en production en 2017 aux États-Unis, ce qui permettrai­t de voir la lumière au bout du tunnel. En principe, ces nouvelles usines devraient stimuler la demande.

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Ce graphique démontre l’effondreme­nt des prix du porc depuis la semaine 25 de la fin de juin.

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