Des compensation adéquates avant de signer, demande le PQ
L’accord de libre-échange avec l’Union européenne (UE) pourrait entrer en vigueur de façon provisoire dès l’hiver prochain, mais les parlementaires québécois ne s’entendent toujours pas pour exiger d’Ottawa une compensation adéquate pour le secteur laitier avant la ratification.
De son côté, le gouvernement fédéral n’a toujours rien annoncé de précis au sujet d’un programme de compensations pour le secteur laitier. Rappelons que l’Accord économique et commercial global (AECG) prévoit l’entrée de 17 500 tonnes de fromages européens supplémentaires sans droits de douane. Cette concession canadienne aura un effet négatif sur les entreprises des fromagers et des producteurs de lait.
« Le gouvernement s’est engagé à aider les producteurs et les transformateurs laitiers à faire la transition quand l’AECG entrera en vigueur. Le gouvernement continue à collaborer avec l’industrie et les producteurs laitiers canadiens afin de trouver des solutions durables qui conviennent à l’ensemble de l’industrie laitière canadienne », a répondu Agriculture et Agroalimentaire Canada à la Terre, le 20 octobre dernier, sans préciser de montant, de date approximative ou de modalités.
Débat sur motion
C’est dans ce contexte que le Parti québécois (PQ) a voulu amender une motion d’appui à la ratification de l’AECG présentée par le gouvernement Couillard le 18 octobre.
Comme en 2014, le PQ aurait voulu « que l’Assemblée nationale s’engage à ne ratifier l’Accord que si la compensation de l’industrie laitière et fromagère par Ottawa est jugée adéquate ». Un peu comme la Wallonie, le Québec aurait posé ses conditions.
Il n’y a cependant pas eu de consentement du gouvernement et le PQ a donc refusé de débattre plus avant de la motion. « Ce n’est pas vrai qu’on aura un aussi bon rapport de force si le gouvernement Couillard s’écrase », a commenté André Villeneuve, porte- parole du PQ en agriculture, qui aurait souhaité que le Québec parle d’une seule voix pour « protéger nos producteurs de lait et de fromage ».
« On aurait aimé que la ratification demeure conditionnelle à la compensation, mais ce qui est important, c’est que le gouvernement du Québec continue à nous appuyer. La balle est maintenant dans le camp d’Ottawa », indique François Dumontier, porte-parole des Producteurs de lait du Québec. Ce dernier confirme que des pourparlers ont lieu « sur une base régulière » avec Ottawa sur le sujet des compensations et d’autres points importants pour le secteur.