Mobilisation constante pour la lutte aux maladies porcines
DRUMMONDVILLE — Il aura fallu en moyenne 26 semaines aux fermes du Québec pour éradiquer la diarrhée épidémique porcine (DEP). Le 17 novembre 2015, la filière porcine pouvait donc être fière de la mobilisation qui a mené à l’élimination de la maladie sur le territoire québécois.
La DEP est cependant endémique aux États-Unis et est toujours présente en Ontario et au Manitoba. Lors de l’assemblée générale annuelle de l’Équipe québécoise de santé porcine (EQSP), le président David Boissonneault a demandé aux abattoirs et aux centres de rassemblement de continuer d’effectuer des tests environnementaux, et à tous les membres de la filière d’observer les recommandations sur la biosécurité. Actuellement, 10 des principaux abattoirs envoient encore des données relevées aux quais et sur les remorques.
Senecavirus A
« Nous devons maintenant relever un autre défi de mobilisation : le Senecavirus A est à nos portes », a souligné David Boissonneault. Cette nouvelle menace, un virus en forte recrudescence aux États-Unis, pourrait avoir un impact important sur la mise en marché des porcs. Les signes cliniques de ce virus s’apparentent à ceux d’autres maladies vésiculeuses à déclaration obligatoire, comme la fièvre aphteuse ou la stomatite vésiculeuse. Ainsi, en présence de porcs montrant des signes de boiterie et souffrant de lésions actives ou en processus de guérison, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pourrait ordonner la fermeture de l’abattoir concerné pour une période allant de 48 à 72 heures, le temps que des tests épidémiologiques soient réalisés et que le diagnostic soit confirmé.
La menace est réelle. En août et en septembre derniers, des centres de rassemblement ont eu des résultats positifs aux tests pour le Senecavirus A, et des chargements de truies de réforme, dont certaines avaient des lésions vésiculaires, ont été refusés à la frontière américaine. Toutefois, les tests effectués par l’ACIA dans les fermes québécoises et ontariennes d’où provenaient les animaux se sont avérés négatifs.
Aux États-Unis, on dénombrait en moyenne huit cas par semaine en juillet et en août derniers. La vigilance est donc de mise, car le transport serait l’agent disséminateur du virus. En effet, des camions revenant directement des abattoirs américains s’arrêtent à des centres de rassemblement où des camions d’ici livrent des porcs. L’EQSP élabore actuellement un plan d’action, car, selon David Boissonneault, « la protection de l’industrie passera aussi par une stratégie de prévention et de contrôle ». Puisque les maladies pourraient freiner les activités et nuire grandement à la viabilité économique du secteur porcin, la mobilisation de tous les acteurs de la filière dans la lutte aux maladies doit continuer, a conclu le président de l’EQSP.