À une étincelle d’une reprise du conflit
Ceux qui espéraient que le conflit du bois d’oeuvre se réglerait rapidement pour permettre au gouvernement fédéral de se consacrer au dossier du lait diafiltré devront encore patienter.
L’industrie américaine du bois d’oeuvre a en effet déclaré, le 12 octobre, « n’avoir d’autre choix que d’entamer, au moment le plus opportun, un recours juridique contre les importations injustes provenant du Canada ». La guerre du bois d’oeuvre recommencera donc dès que la plainte des producteurs américains sera déposée et analysée par le département américain du Commerce.
La U.S. Lumber Coalition affirme malgré tout qu’elle « appuie fortement » une poursuite des négociations entre les deux pays, même après l’échéance du dernier accord le 12 octobre dernier. Pour appuyer sa démarche, la coalition se réfère à un seul élément de la déclaration Trudeau-Obama du 29 juin, qui parle d’un maintien des exportations canadiennes à un pourcentage négocié du marché américain.
Cette déclaration des chefs d’État évoquait pourtant aussi un « processus d’exclusion régionale significatif, efficace et pouvant être mené à bien dans des délais opportuns ». Cet élément ouvrait la porte à une exonération du Québec d’éventuelles taxes ou de quotas américains en raison de son nouveau régime forestier qui fixe un prix basé sur le marché pour les droits de coupe en forêt publique. On envisageait aussi d’exclure certaines entreprises lorsque c’est « justifié ». Ce point permettait de considérer une exemption pour les entreprises qui achètent du bois de la forêt privée et qui ne peuvent donc pas être accusées de subventions déloyales relativement à leur approvisionnement en bois.
Discours moins ambitieux
Toute cette partie de la déclaration commune des deux chefs d’État ne fait cependant plus partie de la proposition du 12 octobre des ministres Freeland et Froman. Ces derniers disent vouloir poursuivre les négociations, mais ne parlent plus que de « maintenir le niveau des exportations canadiennes à un pourcentage préétabli de parts du marché américain, à être négocié ». Il n’est plus question d’exceptions régionales ou de cas particuliers d’entreprises.
L’attaché de presse de la ministre Chrystia Freeland confirme néanmoins à la Terre que le mandat fixé par Trudeau et Obama est toujours valide. « Ce mandat, agréé par le premier ministre et le président, est très clair. Il comprend plusieurs éléments importants, notamment des dispositions relatives à l’exclusion de régions et un processus d’exclusion régionale significatif. Nous continuerons à négocier dans le contexte de tous ces éléments », assure Alex Lawrence.