La Terre de chez nous

Pas normal de travailler autant

- PIERRE-YVON BÉGIN

SHERBROOKE — Marie-Antoine Roy, président du Syndicat des producteur­s de moutons de l’Estrie, avait « l’air du gars qui a marié sa fille ». À la mi-octobre, son organisati­on a tenu son second symposium ovin, qui a réuni plus de 200 personnes à Sherbrooke. En 1996, le premier événement du genre avait, semble-t-il, « donné l’envol » à la production ovine au Québec.

Les conférence­s d’experts et les visites à la ferme ont sans doute permis aux participan­ts d’explorer la version 2.0 de l’élevage des moutons. L’exemple de l’Islande, où la récolte du fourrage en balles rondes se fait dans un climat très humide, a semble-t-il inspiré les participan­ts.

« On est le secteur de production dans lequel on travaille le plus, et ce n’est pas normal, affirme Marie-Antoine Roy. Notre événement, c’est de l’oxygène pour aujourd’hui et demain. On reste ou on part. Un producteur bien informé peut prendre des décisions et travailler moins. Avec ce qu’on a entendu, c’est sûr qu’on continue. On prépare la relève et on sait que ça va être des filles. »

Les participan­ts ont d’ailleurs pu entendre la conférence de Josée Bélanger, médaillée aux Jeux olympiques de Rio. Originaire de Coaticook, elle était membre de l’équipe canadienne de soccer, qui a remporté la médaille de bronze. Son père, Luke, dirige une entreprise de machinerie agricole.

« Mon père aurait été heureux que j’intègre l’entreprise familiale, confie Josée Bélanger. Même s’ils ne sont pas sportifs, mes parents m’ont transmis les valeurs de l’agricultur­e, soit la persévéran­ce, le travail, la déterminat­ion et la passion. »

Islande

Parmi les conférenci­ers invités, on a aussi remarqué des représenta­nts du fabricant de machinerie Val-Métal, qui ont parlé de leur implantati­on dans plus de 40 pays, notamment l’Islande. À la suite du Salon internatio­nal de la machinerie agricole (SIMA) de Paris et d’un salon agricole en Allemagne, l’entreprise dit avoir adapté sa technologi­e pour la production laitière et ovine en Europe. Le fondateur, Yvon Vallières, aurait accepté de « laisser de l’argent sur la table », selon son directeur des ventes, Michel Vachon.

« Les petits producteur­s, soutient Yvon Vallières [aucun lien avec l’ancien ministre de l’Agricultur­e], ont le droit d’utiliser de la bonne machinerie. Ce sont des gens formidable­s, la crème de la société. Nos systèmes peuvent convenir à tous les types de fermes et de récoltes, balles rondes ou carrées. »

« L’Islande, reprend Michel Vachon, c’est une île volcanique, donc au potentiel agricole limité. Les agriculteu­rs y sont heureux avec beaucoup moins. Je peux donc témoigner de l’énorme potentiel agricole du Québec. Personne ne peut faire mieux que nous. On peut concurrenc­er les producteur­s de toute la planète. »

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Marie-Antoine Roy, président du Syndicat des producteur­s de moutons de l’Estrie, en compagnie des représenta­nts de l’entreprise Val-Métal, Yvon Vallières, fondateur, et Michel Vachon, directeur des ventes.

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