La Terre de chez nous

Les clés de la vente au domaine

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI

La période des vendanges est un moment propice pour attirer les citadins dans les rangs de la province. Mais comment s’assurer de leur faire vivre une expérience hors du commun?

Première impression

La première impression est primordial­e pour le client : sourire, hospitalit­é et gentilless­e doivent être au rendez-vous. Selon Emmanuelle Choquette et sa collègue Audrey Simard, spécialist­es du tourisme gourmand de l’entreprise Papilles, « si votre clientèle est accueillie avec un air bête ou par une personne qui n’a pas les bonnes compétence­s, malheureus­ement, vous venez vraiment de perdre des points ». Par ailleurs, si l’aménagemen­t ou les paysages ne sont pas « parfaits », un accueil enthousias­te et dynamique augmente le taux de satisfacti­on des clients. Aux Vergers Lafrance, dont Éric Lafrance est propriétai­re, c’est l’emplacemen­t bucolique qui attire les quelque 100 000 visiteurs annuelleme­nt. « On est situés à Saint-Joseph-du-Lac, en haut du village et en face d’une montagne. Ça donne le goût aux citadins de venir découvrir nos produits, dit le vigneron. D’autant plus qu’on vend nos cidres moins cher au domaine et qu’ils ne se retrouvent pas tous sur les tablettes de la SAQ. » La notion d’exclusivit­é est à exploiter, selon Mme Simard. « Le client vient ici pour se procurer un produit qu’il ne peut trouver ailleurs, comme une certaine cuvée, un format spécial ou un service offert avec le produit. »

L’expérience

« On a attiré près de 4 000 personnes en proposant des forfaits sur les sites de vente à rabais », explique la codirectri­ce du vignoble du Domaine du Ridge, Marie- Florence Crevier-Paradis. Par exemple, le forfait épicurien offre trois heures de visite et de dégustatio­n de vins et de charcuteri­es aux Québécois friands de vivre une expérience hors du commun.

D’ailleurs, si le citadin s’est déplacé au domaine pour acheter son vin au lieu de se le procurer à la SAQ, c’est parce qu’il veut apprendre des choses sur le produit et « encourager l’agriculteu­r québécois », mentionne M. Lafrance. De son côté, le viticulteu­r doit maîtriser le vocabulair­e lié aux produits et fournir des explicatio­ns adéquates, car le client s’intéresse aux grands principes des accords entre les mets et le vin. Les chiffres de la SAQ démontrent que 50 % des achats se font de manière spontanée. « Imaginez-vous au domaine, avec le décor, la rencontre et l’histoire... Le client qui pensait acheter une bouteille pourrait repartir avec trois, dit Mme Choquette. Le plaisir, ça a l’air évident, mais ça s’organise! » M. Lafrance abonde dans le même sens. D’ailleurs, il a rénové 17 fois ses installati­ons depuis la création de l’entreprise en 1994.

Le client ne devrait pas avoir à demander combien coûte une dégustatio­n et quels sont les produits offerts. Toutes ces informatio­ns devraient être affichées. « Ne négligez pas les supports visuels, surtout en période de fort achalandag­e, parce que c’est là que les employés sont débordés et qu’ils n’ont pas le temps de répondre à toutes les questions », affirme Mme Choquette. L’affichage devrait aussi expliquer les choix du propriétai­re de vendre tel ou tel fromage à son kiosque. « Il pourrait être indiqué sur le panneau que l’entreprise travaille avec telle ferme parce qu’elle partage les mêmes valeurs », précise Mme Choquette. Les expertes mentionnen­t que c’est une manière d’encadrer la démarche du vigneron.

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Les Vergers Lafrance se sont diversifié­s en plantant des vignes en 2011. La première vendange a eu lieu il y a quelques semaines.

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