La solution passera par la chasse
L’augmentation des populations fauniques ces dernières années dans certains secteurs cause des dommages aux cultures de plusieurs producteurs. La Financière agricole du Québec rapporte qu’en 2015, plus de 950 000 $ d’indemnités ont été versés en raison de la déprédation par la sauvagine seulement. De nombreux intervenants estiment que la solution demeure la chasse.
« Si l’on empêche les chasseurs de chasser, les populations de chevreuils, d’ours et de dindons augmentent et la déprédation en milieu agricole aussi », lance d’emblée le biologiste Michel Baril.
Il souligne que les zones de forte concentration en chevreuils et en dindons sauvages sont surtout situées en territoire privé et que beaucoup de propriétaires en refusent l’accès aux chasseurs. « Pourtant, les producteurs devraient voir ça positivement, mentionne-t-il. Ils peuvent recevoir de l’argent en louant leurs terres et la récolte de gibier peut avantageusement diminuer la déprédation. »
Et n’allons pas croire que la chasse est en déclin. La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs a formé 20 000 nouveaux chasseurs l’an dernier : c’est le double d’il y a 15 ans. Et parmi ceux-ci, 25 % ont moins de 18 ans ou sont des femmes, ce qui est très positif.
Un site de rencontre
Pour favoriser le réseautage entre producteurs et chasseurs, la Fédération travaille sur une application mobile où les agriculteurs proposeraient leurs terres pour la chasse. Un système transactionnel permettrait aux chasseurs de payer directement la note. « Cette application représente un investissement de plus de 20 000 $, ce pour quoi nous voulions un projet bipartite avec l’Union des producteurs agricoles [UPA]. Nous les avons contactés il y a deux ans, mais les responsables n’ont pas démontré d’intérêt », indique M. Baril, qui travaille pour la Fédération.
Le responsable du dossier à l’UPA, Martin Caron, affirme qu’un sondage réalisé sur le sujet a révélé le faible intérêt des agriculteurs à l’égard de cette application. « Les producteurs craignent de perdre le contrôle sur les chasseurs qui viennent sur leurs terres. Bref, on trouve qu’une application, ce n’est pas le meilleur moyen. Les agriculteurs préféreraient avoir accès à une liste des chasseurs intéressés, classés selon les espèces de gibier », explique le deuxième vice-président de l’organisation.