La présidente défiée pour la première fois en 25 ans
QUÉBEC — Il y avait de la fébrilité dans l’air le matin du 27 octobre à l’assemblée générale annuelle de la Fédération régionale de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord. Pour la première fois en 25 ans, la présidente Jacynthe Gagnon allait se battre pour conserver son siège.
Son adversaire : le président du syndicat local de Portneuf, Philippe Alain, un éleveur de bovins de 36 ans. Ce dernier s’est présenté comme le candidat du changement et de la transparence. « J’entends instaurer une réelle délégation du pouvoir et être un président qui consulte pour se rapprocher de la base », a-t-il promis dans son allocution précédant le scrutin.
Jacynthe Gagnon a finalement été réélue par une majorité de votes. Visiblement soulagée, elle a remercié son opposant de lui avoir fait vivre de telles émotions. Son aplomb est revenu au galop lors de l’étude d’une résolution dénonçant la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles. « Notre couche est trop pleine, simonac! Il n’y a plus de place à en mettre. Ça déborde! » s’estelle exclamée.
Salaire minimum à 15 $
Le producteur maraîcher François Blouin, de l’Île-d’Orléans, a profité de la présence du 2e vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, pour réclamer que l’organisation prenne clairement position contre le salaire minimum à 15 $. « On est pour l’augmentation de la qualité de vie de la population en général, mais d’un autre côté, s’il y a des entreprises qui ferment, on y gagne quoi? » a-t-il questionné.
Levier économique
L’assemblée s’est conclue par un panel économique, où le directeur général de l’UPA, Charles-Félix Ross, a réitéré que même si l’agriculture est parfois « considérée comme le passé économique du Québec, les perspectives d’avenir sont pourtant excellentes » avec des prix à la hausse vu la croissance démographique.
« Là où les municipalités restent en vie, c’est là où l’agriculture est encore bien présente », a mentionné le chercheur de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) François L’Italien. Il a d’ailleurs insisté sur la nécessité d’une intervention intelligente et musclée de l’État pour contrer la dévitalisation régionale.