La Terre de chez nous

La formation continue est nécessaire au développem­ent de l’agricultur­e

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Le 4 septembre dernier, j’ai fêté mes 20 ans à titre de répondante en formation agricole pour la région du Centredu-Québec. Je crois sincèremen­t que j’ai contribué au développem­ent de l’agricultur­e de ma région pendant ces années de formation sur mesure, en accompagna­nt de nombreux agriculteu­rs dans la diversific­ation de leur production.

Notre paysage s’est enrichi de beaux noms d’entreprise­s, de slogans accrocheur­s, de sites agrotouris­tiques, de chèvres, de camerises, de baies d’argousier, de nouveaux fromages et saucisses.

Le transfert de ferme est le dossier chouchou des intervenan­ts en formation de chez nous. Depuis 35 ans et avec le concours des centres de services du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ), nous aidons les familles à intégrer la relève et à bien vivre les premiers cinq ans de la transition. Dans le cadre d’une formation adaptée, les familles se parlent et planifient cette étape importante de la vie de l’entreprise et des personnes qui y vivent. Malheureus­ement, je suis inquiète. J’ai peur que nous retournion­s à la situation qui prévalait en 1979, avant la mise en place du Plan de soutien en formation agricole (PSFA). À l’époque, les horaires et les lieux de formation étaient peu adaptés à la réalité des producteur­s. En 2016, on nous a demandé de jumeler ceux-ci avec les autres travailleu­rs pour les cours d’informatiq­ue. Pas facile de convaincre les agriculteu­rs de suivre les cours proposés lorsque ceux-ci commencent à 18 h 30. À cette heure-là, les éleveurs s’occupent de leurs animaux. J’ose espérer que ce n’est pas le début d’un certain retour en arrière.

Mes patrons croient que je travaille pour eux. En fait, je le fais pour les producteur­s et leurs employés. J’aime leur parler et entendre leurs histoires de démarrage d’entreprise qui finissent bien. J’adore évidemment leurs commentair­es quand ils me lancent : « Ton cours m’a été tellement utile! » C’est maintenant à moi de les remercier de m’avoir permis de vivre ma passion de l’agricultur­e en les accompagna­nt dans le développem­ent de leur entreprise. Ils peuvent compter sur moi pour continuer d’écouter leurs besoins en formation. Un petit conseil à ceux qui ne sont pas du Centre-du-Québec : faites appel aux répondants en formation agricole de votre région. Ils sont à votre service.

Guylaine Martin, agronome Répondante en formation agricole, Collectif régional en formation agricole du Centre-du-Québec, Victoriavi­lle

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