La Terre de chez nous

Trois condamnés et un acquitté

- YVES CHARLEBOIS

Trois des quatre accusés dans l’affaire du plus important vol de sirop d’érable de l’histoire ont été déclarés coupables par les 12 membres du jury au terme d’une journée et demie de délibérati­ons. Ce verdict a été rendu le samedi 12 novembre, au palais de justice de Trois-Rivières.

Richard Vallières a été reconnu coupable de vols de sirop d’érable totalisant 18 M$, de fraude à l’égard de la Fédération des producteur­s acéricoles du Québec et de trafic de biens volés. Les vols sont survenus à Saint-Louisde-Blandford entre 2011 et 2012.

La preuve

La preuve de la poursuite a démontré que Richard Vallières a volé 9 571 barils de sirop d’érable, dont le contenu a été transvidé puis revendu à des acheteurs du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario et des États-Unis. D’ailleurs, Vallières l’a même admis et a mentionné qu’il payait 1 000 $ le baril au responsabl­e du cambriolag­e, qui était le conjoint de l’une des propriétai­res de l’entrepôt. Une ordonnance du tribunal nous interdit de divulguer son nom, car il doit subir son procès en janvier prochain.

Pour sa défense, Vallières a avancé qu’il avait été contraint d’acheter la marchandis­e volée par cet homme. « On a pointé une arme sur moi à deux reprises dans ma cour à bois et à l’érablière de mon père », a dit Vallières lors de son témoignage, en précisant que le cambrioleu­r était de mèche avec la mafia italienne de Montréal et qu’il menaçait de s’en prendre à sa conjointe et à ses deux enfants. Manifestem­ent, les jurés ne l’ont pas cru.

Quant à Raymond Vallières, il a déclaré lors de son arrestatio­n qu’il savait que le sirop d’érable avait été volé et que son érablière de SaintAdalb­ert avait servi pour le transvider.

Le commerçant de sirop Étienne St-Pierre a pour sa part mentionné avoir appris qu’il y avait eu une série de vols en lisant La Terre de chez nous. La Sûreté du Québec (SQ) a saisi à son entrepôt plus de 300 barils de sirop et des réservoirs portatifs de 1 000 litres que Vallières et sa bande s’étaient procurés chez un vendeur de la Mauricie. En fouillant sa comptabili­té, la SQ a découvert que l’année des vols, il a acheté de Vallières quatre fois plus de sirop que lors des années précédente­s.

Une fois le verdict rendu, le juge Raymond W. Pronovost a ordonné l’incarcérat­ion immédiate de Richard Vallières. Son père Raymond et Étienne St-Pierre demeurent libres. Ils devront retourner au tribunal le 27 janvier prochain pour les observatio­ns au sujet de la peine.

L’affaire n’est pas encore classée à la suite de ces verdicts de culpabilit­é puisque le 5 décembre, Stéphane Darveau, de Sherbrooke, doit subir son procès devant juge seul, et le 16 janvier, il y aura aussi un procès devant jurés pour cinq autres complices, dont la présumée tête dirigeante du cambriolag­e.

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Richard Vallières est présenteme­nt en prison et pourrait s’adresser à la Cour d’appel afin d’être libéré, en attendant que son verdict de culpabilit­é soit révisé.

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