Feu vert à la relocalisation de l’aéroport de Mascouche
Le ministère fédéral des Transports a finalement décidé de ne pas s’opposer à la construction d’un nouvel aérodrome à la frontière entre Mascouche et Terrebonne sur un territoire comportant une terre agricole, des milieux humides et un boisé.
La Corporation de l’aéroport de Mascouche en a reçu la confirmation au début de novembre. Dans la lettre qui lui est adressée, le ministère « reconnaît l’apport économique d’un tel projet » en raison notamment de la présence d’écoles de pilotage.
Une décision dénoncée
La décision a été vivement dénoncée tant par l’Assemblée nationale que par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont font partie les villes concernées. Le député fédéral de Montcalm et leader parlementaire du Bloc québécois, Luc Thériault, estime que « la Corporation s’est conformée à des exigences vraiment très minimales, occultes, opaques, et qui manquent de transparence ».
La ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Catherine McKenna, a d’ailleurs été interpellée par la CMM et le Syndicat de l’UPA L’Assomption-Les Moulins pour évaluer les impacts environnementaux du projet.
Selon la CMM, ce sont 20,68 ha de boisé, 7 ha de milieux humides et 8 ha de terre en culture qui seront transformés en aéroport. Le président du Syndicat, Stéphane Sansfaçon, reconnaît que cet emplacement est moins problématique que celui qui avait été projeté au départ : « À l’autre endroit, ça aurait été pire parce qu’on perdait 220 ha en terres agricoles. Là, ça a moins d’impact, car il y a juste une terre qui est cultivée en foin et le restant, c’est un boisé à couper. » Par contre, M. Sansfaçon insiste sur le fait que les agriculteurs ne sont pas autorisés à couper des arbres matures, alors il ne comprend pas pourquoi on pourrait le faire pour un aéroport.
Réouverture d’ici un an
L’actuel aéroport de Mascouche a fermé ses portes à la mi-novembre afin de céder la place à un parc industriel. Le président de la Corporation de l’aéroport de Mascouche, Yvan Albert, s’attend à pouvoir inaugurer le nouvel emplacement à l’été ou à l’automne 2017. « On a décidé de prendre notre temps et d’écouter les villes de Terrebonne et de Mascouche, mais également le ministère de l’Environnement du Québec, indique-t-il. Ces gens-là n’ont pas de pouvoir contre un projet aéronautique puisqu’il est de juridiction exclusivement fédérale, mais on veut quand même discuter pour trouver des moyens pour faire en sorte de bien faire les choses. »
Saint-Cuthbert ralenti
Quant à l’autre projet d’aérodrome de Lanaudière, celui de Saint-Cuthbert, il est ralenti par une ordonnance de la Cour supérieure, qui empêche le promoteur d’effectuer des travaux dans tout cours d’eau ou milieu humide tant qu’un certificat d’autorisation environnementale n’aura pas été émis.