La Terre de chez nous

Déception pour les producteur­s inondés à répétition

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Amère déception pour la famille Paul de la baie Lavallière, près de Sorel-Tracy. Comme une dizaine d’autres agriculteu­rs de la région, elle devra vendre sa terre ou accorder une servitude.

À quelques jours de Noël, le 13 décembre, les Paul ont reçu la visite du ministre de l’Agricultur­e du Québec, Pierre Paradis. Celui-ci s’est chargé de leur transmettr­e les conclusion­s du comité interminis­tériel formé par le gouverneme­nt afin de trouver une solution à leur situation. Rappelons que les terres baignées par la rivière Pot au Beurre sont inondées à répétition depuis une dizaine d’années à la suite de la constructi­on d’un ouvrage de retenue des eaux.

« Ce n’est pas fort, fort », a réagi Benoît Paul, qui représente la 11e génération de la famille installée sur cette terre. Celle-ci est située près du chenal du Moine, rendu célèbre par le roman de Germaine Guèvremont. Benoît Paul comprend d’autant moins la décision de Québec qu’il avait reçu du ministre la promesse qu’il ne les laisserait pas tomber. « On aurait pensé qu’il aurait défendu les producteur­s agricoles », déplore Benoît Paul, ajoutant que le ministre lui laissait aussi le choix d’entreprend­re des procédures judiciaire­s.

Le président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, Christian St-Jacques, fulmine. La solution retenue par Québec, ajoute-t-il, ne tient pas la route parce qu’elle ne prévoit aucune compensati­on pour les pertes passées. Cela fait maintenant une quinzaine d’années que les producteur­s dénoncent la situation et les pertes à répétition.

Le président redoute également que la culture du maïs et du soya soit à jamais interdite dans ce secteur. La baie fait partie de la Réserve mondiale de la biosphère du lac Saint-Pierre, reconnue par l’UNESCO depuis 2000. Il note de plus que la moitié des terres cultivées par les Paul sont en location. « Ça vient de signer l’arrêt de mort de cette famille d’agriculteu­rs, déclare-t-il. Avec la location, ils ne pourront toucher l’argent d’une vente ou d’une servitude. C’est vraiment plate, surtout de la part d’un ministre qui avait dit qu’il les soutiendra­it. »

Notons que les conclusion­s du comité interminis­tériel seront expliquées aux producteur­s concernés au cours d’une rencontre prévue cette semaine.

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Benoît et Jean-Marie Paul, des agriculteu­rs de la baie Lavallière près de Sorel, devront vendre, accorder une servitude ou entreprend­re des procédures judiciaire­s.

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