1,5 G$ de quotas émis en deux ans
Pour répondre à la demande des consommateurs, les Producteurs de lait du Québec (PLQ) ont émis l’équivalent de 1,5 G$ de quotas depuis deux ans. Ces kilos de quotas ne sont pas prêtés, ils sont bel et bien octroyés à tous les producteurs qui peuvent les vendre à un coût de 24 000 $ chacun.
Une occasion rêvée
De nombreuses fermes profitent de ces kilos de quota supplémentaires pour augmenter leurs ventes de lait et la taille de leur entreprise (voir autre texte).
D’autres, qui ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour produire davantage de lait, ont plutôt décidé de vendre ces kilos de quotas reçus et d’empocher l’argent. « On conseille à certaines entreprises de vendre ces kilos de quotas et d’utiliser les sommes d’argent qu’elles recevront en retour pour améliorer leur bilan financier. C’est une occasion rêvée pour certains de diminuer la pression de la dette ou de réinvestir dans l’optimisation de leurs infrastructures », explique Dominik Desrosiers, consultante à son compte en gestion agricole.
Le fait que ces producteurs vendent les quotas reçus augmente significativement le nombre de kilos disponibles sur le marché, au grand plaisir d’autres agriculteurs qui désirent en acheter depuis des années.
10 % par ferme
L’octroi de ces kilos de quotas supplémentaires entièrement monnayables s’est concentré au cours de la dernière année, entre décembre 2015 et décembre 2016. Pendant cette période, toutes les fermes laitières québécoises ont reçu l’équivalent de 10 % de leur droit de produire. La ferme laitière moyenne, qui détient un quota de 65 kg de matière grasse par jour, en a ainsi obtenu 6,5 kg, qu’elle pourrait vendre 156 000 $. Évidemment, plus l’entreprise est grosse, plus le nombre de kilos reçu est élevé. L’une des plus grandes fermes laitières du Québec, contactée par la Terre, a reçu plus de 100 kg en un an. Si elle décidait de les vendre, elle empocherait un montant de près de 2,5 M$.
Merci aux consommateurs
Les PLQ soutiennent que ces kilos de quotas gratuits n’ont pas été distribués aux producteurs simplement pour leur faire plaisir. « Ce n’est pas un cadeau qu’on fait aux producteurs; c’est le consommateur qui nous fait le cadeau d’augmenter ses achats de produits laitiers, ce qui accroît la demande de lait », fait remarquer le porte-parole des PLQ, François Dumontier.
Il explique que depuis 2013, la consommation de beurre, de fromage et de crème « a été haussée à un niveau sans précédent ». Les transformateurs demandent plus de lait pour répondre à la croissance des ventes et reconstruire les stocks de beurre.
En un an, toutes les fermes laitières québécoises ont reçu l’équivalent de 10 % de leur droit de produire.