La Terre de chez nous

OEufs de poules en volière

- MARTINE GIGUÈRE

SAINT-HYACINTHE — Après trois ans de réflexion, deux voyages en Europe pour visiter des installati­ons de poules en volière et deux stages de formation aux États-Unis, Maryse Labbé et Patrick Lavallée ont opté pour une éleveuse et un pondoir en volière Big Dutchman, une première du genre au Québec.

Uniquement pour l’éleveuse, les producteur­s ont investi plus de 750 000 $ (excluant les coûts pour les lignes de gaz, d’eau, etc.), soit le double du coût d’une installati­on convention­nelle. « La superficie de bâtiment pour l’élevage de 15 000 poulettes en volière est la même que pour un élevage de 30 000 poulettes en convention­nel », indique Maryse Labbé. À cela s’ajoute une hausse des coûts d’environ 30 % pour la constructi­on et l’aménagemen­t du pondoir comparativ­ement aux systèmes enrichis. Chez les Labbé-Lavallée, les oiseaux sont libres de se déplacer dans l’allée au sol, sur les perchoirs et dans les cages pour s’alimenter. Dans le pondoir, les poules auront accès à des nids pour pondre en toute tranquilli­té.

OEufs de table de poules en liberté

Maryse Labbé tenait à ce que ses oeufs de poules en liberté se retrouvent dans les chaînes d’alimentati­on. Ce seront ainsi les premiers oeufs blancs de poules en liberté destinés aux consommate­urs et vendus par Nutri-OEuf. Le type d’aménagemen­t choisi par les Labbé-Lavallée exige plus de manipulati­on. « Il faut compter une augmentati­on de 50 % de la main-d’oeuvre dans l’éleveuse comparativ­ement aux élevages convention­nels », spécifie Maryse Labbé. La hausse des coûts de production aura nécessaire­ment un impact sur le prix payé par le consommate­ur en épicerie. « C’est un grand défi de gestion sur le plan de la régie. Il faut être très productif pour couvrir nos coûts de production », mentionne Patrick Lavallée.

Les détaillant­s, chaînes de restaurati­on rapide (Harvey’s, Tim Hortons, etc.) et transforma­teurs alimentair­es ont annoncé les uns après les autres vouloir s’approvisio­nner en oeufs de poules élevées en liberté. Ces nouvelles exigences du marché poussent les producteur­s d’oeufs à transforme­r leurs bâtiments et leurs régies d’élevage. À la Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec, on estime que l’investisse­ment moyen par producteur est de 1,5 à2 M$. À ce jour, 43 % des pondoirs québécois ont effectué la transition vers des pondoirs en volière, en parquet ou en logement aménagé. En 2017, dix projets de logements alternatif­s sont prévus, dont cinq en volière. Il restera environ 114 pondoirs en logement convention­nel qui devront être rénovés au cours des prochaines années. Les investisse­ments nécessaire­s oscilleron­t entre 171 et 228 M$.

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Patrick Lavallée et Maryse Labbé dans leur éleveuse en volière. Le premier lot de poulettes a fait son entrée le 1er septembre.
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