La patience d’agriculteurs mise à rude épreuve
Au Québec, 340 000 foyers sont encore privés d’Internet haute vitesse, selon le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, qui a lancé le 19 décembre le programme Québec branché, pourvu d’une enveloppe de 100 M$. L’objectif consiste à doter les régions rurales d’un service Internet haute vitesse à un coût comparable à celui offert en milieu urbain. Les projets doivent être soumis d’ici le 13 mars.
L’agricultrice Jocelyne BergeronPinard, de Saint-Georges-de-Windsor en Estrie, n’a justement pas accès à la haute vitesse, bien qu’elle demeure sur la rue Principale. « Je suis à 1 km du câble. C’est pour ça que c’est encore plus enrageant », déplore la productrice qui oeuvre dans les secteurs du lait, des grandes cultures et des bovins.
Téléchargements interminables
Tout téléchargement de contenu prend un temps fou, à commencer par les mises à jour du logiciel de gestion de la ferme. « Ma plus grande carence, c’est la formation à distance, ajoute Mme Bergeron-Pinard. Régulièrement, les compagnies sortent des vidéos pour nous parler de leurs nouvelles technologies. Si on veut les télécharger, il faut commencer le soir et si on est chanceux, ça sera terminé le lendemain matin. »
La Coop fédérée applaudit les efforts mis en place pour connecter le Québec rural. « L’agriculture moderne requiert l’utilisation de nouvelles technologies, telles que l’imagerie satellite », commente son président Ghislain Gervais. Le travail du sol, les semis, la fertilisation, l’irrigation, les eaux et les engrais s’en trouvent influencés.
Un service de base
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) s’est également mis de la partie en décrétant que l’Internet haute vitesse est désormais un service de base auquel tous les Canadiens devraient avoir droit. Il a mis en place un fonds de 750 M$ pour soutenir les régions mal desservies. En fait, le pays a connu une vague d’annonces en décembre, puisque le programme fédéral Brancher pour innover a aussi été mis en branle. Jusqu’à 500 M$ seront investis d’ici 2021.