La Terre de chez nous

Ses 2 150 acres uniquement en monocultur­e de maïs

- MARTIN MÉNARD

NOYAN — L’automne dernier, la famille Guay a enregistré sa meilleure récolte de maïs à vie. L’impact pour l’entreprise est considérab­le, puisque ses 870 hectares (2 150 acres) de terre sont entièremen­t dédiés à la culture de cette plante.

Les Guay connaissen­t l’existence du bio, du semis direct et des rotations de cultures, mais la régie qui génère selon eux le plus de profits est indubitabl­ement la monocultur­e. « Nous avons même un champ en maïs sur maïs depuis 1966, qui donne des rendements de près de 11 tonnes de maïs sec à l’hectare. C’est quand même pas mal pour une terre sur le roc, impossible à drainer », explique François Guay, copropriét­aire avec son frère et son fils.

L’améliorati­on génétique

Les Fermes Guay, situées à Noyan, au sud de Montréal, récoltent une moyenne de 12 tonnes de matière sèche à l’hectare, des rendements fort respectabl­es. La monocultur­e se révèle plus performant­e aux yeux des propriétai­res en raison de la quantité élevée de matière organique qui retourne au sol avec le maïs, mais surtout grâce à l’améliorati­on génétique des hybrides de maïs, supérieure à celle du soya. « On cultive nos plants dans un secteur où le nombre d’unités thermiques est parmi les plus élevés au Québec [3 000], et les hybrides tardifs de maïs nous permettent de maximiser l’utilisatio­n de cette chaleur afin d’augmenter les rendements », dit M. Guay.

Le producteur sélectionn­e donc ses cultivars avec minutie, analysant à la loupe ses résultats de parcelles et ceux des compagnies de semences. « C’est l’une des clés du succès », assure-t-il.

François Guay et son fils sont agroéconom­istes de formation. Ils calculent fréquemmen­t les rendements de même que les coûts associés aux cultures du maïs et du soya. En fin de compte, ils obtiennent des marges brutes supérieure­s de 350 à 550 $/ha pour le maïs, comparativ­ement à une rotation maïs-soya.

Le désavantag­e de la monocultur­e, c’est que toutes les opérations s’effectuent en même temps, notamment la récolte, qui commence en octobre et qui se termine en décembre, parfois même après Noël. « Il faut avoir les nerfs solides quand on fait 800 hectares en monocultur­e. Autrement, un gars stressé de nature se ramasse vite à la maison de répit de SaintHyaci­nthe », lance M. Guay.

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François Guay n’en croit presque pas ses yeux : la récolte de maïs 2016 est plus abondante qu’il croyait. Il s’agit même d’un record de rendement pour sa ferme.

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