La Terre de chez nous

Un potentiel « énorme » à exploiter

- PIERRE-YVON BÉGIN

Le secteur agricole québécois a le potentiel d’augmenter ses recettes financière­s de 30 % au cours des 10 prochaines années.

« C’est énorme », constate avec enthousias­me Charles-Félix Ross, directeur général de l’UPA. Celui-ci rencontrai­t en début de semaine dernière le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, dans le cadre de ses consultati­ons annuelles afin de préparer le prochain budget.

En primeur, il lui a présenté les conclusion­s de l’étude réalisée par la firme ÉcoRessour­ces, qui sera dévoilée le 8 février lors d’un webinaire sur l’apport économique de l’agricultur­e. « Seulement en production laitière, souligne Charles-Félix Ross, le potentiel de croissance est de 20 %. Ça va créer des milliers d’emplois. »

L’étude révèle notamment que les secteurs de la production agricole et de la transforma­tion alimentair­e contribuen­t au produit intérieur brut (PIB) à la hauteur de 18,8 G$, soit 5,5 % de ce PIB. Mieux encore, le PIB de ces deux secteurs a augmenté de 28 % entre 2007 et 2015, tandis que l’ensemble de l’économie du Québec n’a crû que de 7 %. Un léger ralentisse­ment est toutefois noté depuis 2010. « Nous souhaitons que le gouverneme­nt crée un climat favorable au développem­ent de l’agricultur­e par une stratégie », indique Charles-Félix Ross.

Parmi les « conditions gagnantes » suggérées au ministre des Finances, l’UPA est évidemment revenue sur le report de la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles, un dossier qui n’était pas réglé au moment de leur rencontre. Afin de stimuler les investisse­ments, l’UPA propose aussi de bonifier les programmes de gestion des risques et réclame un programme d’aide à l’investisse­ment. Rappelons que les Éleveurs de porcs du Québec pressent depuis près de deux ans Québec de les soutenir dans la mise à niveau de leurs installati­ons. L’UPA fait aussi une constatati­on troublante. Le ministère de l’Agricultur­e aurait adopté une position « d’observateu­r » dans les négociatio­ns avec le fédéral pour le renouvelle­ment du cadre stratégiqu­e agricole Cultivons l’avenir 2. Contrairem­ent aux autres provinces, déplore-t-elle, le Québec ne participe pas activement aux négociatio­ns. Chaque année, Ottawa verse environ 100 M$ au Québec pour développer son agricultur­e. « Il faut aller chercher le maximum du fédéral », plaide Charles-Félix Ross.

En ce qui concerne la hausse du salaire minimum, l’UPA réclame des mesures d’atténuatio­n comme un crédit d’impôt remboursab­le. Dans plusieurs secteurs, comme en horticultu­re, les frais de main-d’oeuvre atteignent de 50 à 60 % des coûts.

L’UPA exhorte également Québec à bonifier le financemen­t du Conseil des appellatio­ns réservées et des termes valorisant­s (CARTV) afin de stimuler la reconnaiss­ance d’appellatio­ns.

Selon l’UPA, le gouverneme­nt du Québec doit aussi participer activement aux prochaines négociatio­ns pour renouveler l’accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique (ALENA). Les systèmes sous gestion de l’offre, rappelle-t-on, génèrent chaque année près de 8,3 G$ en PIB.

Enfin, l’UPA presse Québec de donner priorité à une exemption à la forêt privée pour le renouvelle­ment de l’entente sur le bois d’oeuvre avec les ÉtatsUnis et de soutenir les producteur­s de bois en forêt privée dans leur lutte contre l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

Afin de stimuler les investisse­ments, l’UPA propose de bonifier les programmes de gestion des risques et réclame un programme d’aide à l’investisse­ment.

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Charles-Félix Ross, directeur général de l’UPA.
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