La Terre de chez nous

Colbex : rien pour empêcher les producteur­s de dormir

- JULIE MERCIER

Près de cinq ans après la fin des activités de l’abattoir Colbex, l’aventure des producteur­s de bovins du Québec dans la transforma­tion de vaches de réforme laisse toujours des traces.

Colbex a fermé ses portes en mai 2012. Le prêt de 19 M$ d’Investisse­ment Québec (IQ), accordé aux Producteur­s de bovins du Québec (PBQ), figure tou- jours aux états financiers 2016 de l’organisati­on. En effet, le Fonds de développem­ent de la mise en marché des bovins de réforme affiche un solde négatif de 19,6 M$. Des éleveurs s’inquiètent que leur fédération doive rembourser tous ces millions au gouverneme­nt du Québec. « J’espère que ça ne vous empêche pas de dormir, a lancé le président des PBQ, Claude Viel, lors de l’assemblée annuelle de l’organisati­on. Selon le dirigeant, IQ attend que les PBQ finalisent tous les dossiers de perception du prélevé de 53,86 $/vache réformée avant de discuter du remboursem­ent du 19 M$.

Mis en place en 2008, le prélevé de 53,86 $/vache de réforme visait à recapitali­ser 30 M$ dans l’abattoir. Mécontents de l’acquisitio­n de Colbex, des producteur­s refusaient d’acquitter leurs 53,86 $/vache de réforme. Les PBQ tentent actuelleme­nt de régler ces dossiers en suspens. « Avec l’argent qui va rester dans le Fonds, nous ferons une offre à IQ. C’est donc vous qui allez décider », a indiqué Claude Viel à ses troupes.

« Le prêt de 19 M$ est toujours en vigueur. On tente de récupérer les contributi­ons des producteur­s et après il y aura des négociatio­ns », a confirmé à la Terre Chantal Corbeil, porte-parole d’IQ.

Paix

Les états financiers 2016 du Fonds de développem­ent pour la mise en marché des bovins de réforme présentent aussi une provision pour mauvaises créances d’un peu plus de 1 M$. Il s’agit d’intérêts que les PBQ ont renoncé à récupérer auprès des membres de l’Associatio­n de défense des producteur­s de bovins qui n’ont pas acquitté la contributi­on de 53,86 $/vache. En novembre dernier, les deux organisati­ons mettaient fin au conflit qui les oppose depuis 2009. Les PBQ ont ainsi accepté d’absorber une perte pour enterrer la hache de guerre.

« De régler ça, et de laisser des intérêts sur la table, c’est positif pour les producteur­s de bovins du Québec, car il n’y a rien de pire que la chicane. De temps en temps, il faut mettre de l’eau dans son vin », a expliqué le président des PBQ.

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L’achat de l’abattoir Colbex figure toujours aux états financiers des Producteur­s de bovins du Québec.

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