La Terre de chez nous

L’eau, au coeur des préoccupat­ions des producteur­s

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI

LÉVIS — Les producteur­s de pommes de terre qui irriguent leurs champs grâce à l’eau des bassins des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent sont inquiets.

Pour répondre aux exigences de l’entente canado-américaine sur les ressources en eau durable de ces bassins, ils doivent depuis l’année dernière déclarer au ministère de l’Environnem­ent du Québec les volumes d’eau prélevés nécessaire­s à leur production.

Les données sont difficiles à collecter et engendrent des coûts importants pour les agriculteu­rs, a fait valoir le 2e viceprésid­ent de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), Martin Caron, aux producteur­s de pommes de terre réunis en assemblée générale annuelle, le 31 mars.

Conçu pour l’industrie

Au Québec, le règlement qui met en applicatio­n l’entente canado-américaine a été « bricolé à partir d’une déclaratio­n faite pour l’industrie, les autres gros préleveurs d’eau, les papetières et compagnie », a indiqué Daniel Bernier, le spécialist­e de la question à la Direction recherches et politiques agricoles (DREPA) de l’UPA. Ces usines ont en général une seule entrée d’eau et la lecture du compteur ne demande pas énormément d’efforts, selon lui. À l’inverse, un producteur qui irrigue ses champs peut avoir à faire des prélèvemen­ts à partir de diverses sources d’eau, qui proviennen­t des Grands Lacs ou du Saint-Laurent, avec des pompes qui sont déplacées d’un endroit à un autre. La géolocalis­ation de ces prélèvemen­ts, l’achat et l’entretien des instrument­s de mesure et, dans certains cas, l’attestatio­n des prélèvemen­ts à la charge de l’agriculteu­r sont « très coûteux ».

Les Producteur­s de pommes de terre du Québec ont par ailleurs voté une résolution demandant l’allègement du règlement au ministère de l’Environnem­ent et l’instaurati­on d’un programme d’aide financière au ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) pour compenser les dépenses encourues par la mise en place du règlement.

Nouveau consortium de recherche

Faute de subvention­s, la survie du Centre de recherche Les Buissons, implanté depuis plus de 50 ans sur la Côte-Nord, était menacée. Cet orga- nisme est la référence au Canada dans le développem­ent de variétés de pommes de terre performant­es. L’idée qui a été proposée au MAPAQ est un consortium de recherche dont le financemen­t serait assuré par un partenaria­t public-privé. Le consortium bénéficier­ait d’un budget de 1,2 M$ par année sur cinq ans, dont 300 000 $ par an qui proviendra­ient des Producteur­s de pommes de terre. Le MAPAQ se dit favorable au projet, mais n’a pas encore donné son aval.

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Un producteur qui irrigue ses champs peut avoir à faire des prélèvemen­ts d’eau de diverses sources provenant des Grands Lacs ou du Saint-Laurent.
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Martin Caron, 2e vice-président de l’UPA.

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