La Terre de chez nous

Les producteur­s de boeuf brassent de grosses affaires

- JULIE MERCIER

QUÉBEC — Malgré une chute brutale des prix en 2016, les éleveurs bovins de la province gardent le moral. Avec des ventes de 1 G$ et un apport économique de 0,5 G$, ils veulent être reconnus à leur juste valeur.

Après des sommets historique­s en 2014-2015, les prix ont dégringolé en 2016. « On a eu une période difficile, mais les producteur­s n’ont jamais lâché », a résumé le président des Producteur­s de bovins du Québec (PBQ), Claude Viel, à l’occasion de l’assemblée générale annuelle de l’organisati­on. En plus d’un nouveau nom, les PBQ ont déployé en 2016 un site Web actualisé et une nouvelle image de marque. « Une petite ferme bovine dans le fond d’un rang, ça n’a pas beaucoup de poids. Mais si on additionne toutes les fermes, c’est 6 500 emplois! On est le 22e plus gros employeur au Québec devant Air Canada, Agropur et SNCLavalin, a insisté M. Viel. On ne se verse pas 7-8 M$ de primes et on ne va pas cacher de l’argent dans des paradis fiscaux. On le réinvestit chez nous. »

Pour la centaine de délégués, l’heure est maintenant au développem­ent. Ils ont ainsi demandé à Québec de bonifier leurs outils de sécurité du revenu et de mettre en place de nouveaux programmes pour relancer la production bovine. Ils ont de plus réclamé plusieurs modificati­ons à l’assurance stabilisat­ion des revenus agricoles telles que la fin de la modulation de la prime, la réintroduc­tion des contributi­ons promotion et recherche dans le coût de production et la réactualis­ation du salaire de l’ouvrier spécialisé.

Préoccupat­ions

Les producteur­s se sont montrés inquiets de la propagatio­n de la Salmonella Dublin, une maladie contagieus­e en production bovine. Tout au long de la dernière année, ils ont entrepris des activités de sensibilis­ation à la biosécurit­é. Ils veulent maintenant que le ministère de l’Agricultur­e du Québec s’investisse dans le contrôle de cette bactérie pathogène.

La réciprocit­é des normes a également occupé le plancher de l’assemblée. Les délégués ont réclamé aux deux paliers de gouverneme­nt l’équivalenc­e des normes pour les importatio­ns ainsi qu’un meilleur contrôle aux frontières en vue de l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange avec l’Union européenne. L’arrivée de viande d’Europe, où l’usage de certains antimicrob­iens confère un avantage, préoccupe les éleveurs québécois de veaux lourds. « Nous nous sommes fait imposer des normes très strictes. Aujourd’hui, il faut s’en servir pour vendre notre produit », a soulevé Claude Viel. Le projet Boeuf Québec, initié par la Société des parcs d’engraissem­ent du Québec, mise d’ailleurs sur ces atouts.

Veaux

Des éleveurs de veaux d’embouche ont tenu à rappeler que ce sont eux qui ont lancé l’idée d’un boeuf 100 % Québec il y a une dizaine d’années. Ils souhaitent aujourd’hui que tous les animaux de la filière Boeuf Québec soient nés et élevés dans la Belle Province. De leur côté, les producteur­s de veaux de grain et de lait ont réclamé, deux fois plutôt qu’une, une améliorati­on de la qualité des petits veaux laitiers, leur matière première. Ils demandent que ceux-ci soient mis en marché à un âge minimum de 14 jours. Pour leur part, leurs confrères du secteur des bovins de réforme souhaitent s’entendre sur une approche « acceptable et applicable pour déterminer si un veau laitier est apte à la commercial­isation, en faisant abstractio­n de l’âge ».

« On a eu une période difficile, mais les producteur­s n’ont jamais lâché. »

– Claude Viel

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Les Producteur­s de bovins du Québec ont décidé de parler positiveme­nt de leur industrie.
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Pour la centaine de délégués, l’heure est maintenant au développem­ent.

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