La Terre de chez nous

Des voitures à grains circulent illégaleme­nt

- MARTIN MÉNARD

Des producteur­s de grains demandent au ministère des Transports et à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) de préciser la réglementa­tion associée à la circulatio­n sur la voie publique de certains équipement­s comme les vis à grain, voitures à grains, épandeurs à fumier, etc.

« On se fait achaler [par les contrôleur­s routiers] pour nos voitures à grains. Lorsqu’on pose des questions sur ce qui est légal ou non, personne n’a la même réponse. En plus, on se fait dire que le dossier n’avance pas, car le fonctionna­ire responsabl­e de la sécurité routière est en congé de maladie depuis deux ans », a déploré Pierre-Jacques Proulx lors de l’assemblée générale annuelle des Producteur­s de grains du Québec, le 23 mars à Drummondvi­lle.

Le porte-parole de Contrôle routier Québec, Éric Santerre, assure que la réglementa­tion est connue et qu’elle s’applique. Il est illégal de circuler sur la voie publique avec une voiture à grains chargée lorsque celle-ci fait plus de 2,60 m de largeur, rappellet-il. En d’autres mots, une voiture à grains de 2,61 à 3,75 m de largeur peut circuler sur la voie publique à la seule condition qu’elle soit… vide! Et cette réglementa­tion s’applique uniforméme­nt pour l’ensemble du Québec. La Terre a fait remarquer à M. Santerre que bon nombre d’agriculteu­rs devront transporte­r, lors des semis du printemps prochain, leur engrais ou leurs semences avec une voiture à grains faisant plus de 2,60 m de largeur. Que doivent faire ces producteur­s, qui se retrouvero­nt alors en situation d’illégalité?

« La seule chose que je peux dire, c’est que cette réglementa­tion s’applique et qu’ils pourraient être mis à l’amende. Cela dit, une table de concertati­on réunissant différents acteurs, dont l’Union des producteur­s agricoles, le ministère des Transports et la SAAQ, se réunira à la fin avril afin de tenter de pallier les lacunes exposées par les agriculteu­rs. Nous tenterons alors de rendre la réglementa­tion plus claire et plus fonctionne­lle », explique M. Santerre.

Son confrère au ministère des Transports ajoute qu’il est possible d’obtenir un permis spécial (gratuit) du ministre qui autorise, sous certaines conditions, l’utilisatio­n d’une remorque chargée de grains lorsque la dimension en largeur est inférieure ou égale à 3,75 m. Il précise cependant que le transport d’une marchandis­e autre que le grain n’est pas visé par ce permis spécial…

Vis à grain

Déménager une simple vis à grain chez un voisin ou sur un autre site d’entreposag­e n’est pas une mince affaire puisque la réglementa­tion oblige l’agriculteu­r à être titulaire d’un permis spécial de circulatio­n (généraleme­nt de classe 7) s’il souhaite emprunter le réseau routier avec une vis à grain hors norme. « Avant d’autoriser l’émission du permis, le ministère établit les conditions de circulatio­n appropriée­s […]. Parmi les critères permettant d’établir les conditions figurent le parcours qu’on doit emprunter avec une vis à grain et ses dimensions », ajoute Martin Girard, porte-parole au ministère des Transports.

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