La Terre de chez nous

À la rencontre des producteur­s : une activité extraordin­aire

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Ces trois dernières années, nos élus des syndicats locaux et fédération­s régionales ont sillonné les rangs « À la rencontre des producteur­s », une démarche entreprise en marge de l’opération UPA du futur. Cette approche n’a rien de novateur en soi, mais elle se démarque dans l’univers des communicat­ions modernes, qui mise essentiell­ement sur le Web et toute sa panoplie de plateforme­s. Rien ne remplace, du moins pour l’instant, une bonne poignée de main ou un contact visuel franc et honnête.

À ce jour, près de 70 % des agriculteu­rs québécois ont été rencontrés individuel­lement ou dans le cadre d’activités diverses, de séances d’informatio­n et d’assemblées de cuisine. Et ce n’est pas fini. Ces milliers de rencontres permettent d’échanger sur les actions de l’Union et les attentes des producteur­s. Elles sont aussi l’occasion de cerner de façon plus précise leurs besoins et préoccupat­ions, tout en recueillan­t les informatio­ns les plus à jour sur leur situation. Au départ, les administra­teurs des syndicats locaux qui ont mené cette opération avaient certaines inquiétude­s. Comment allaient réagir les producteur­s? Seraient-ils dérangés par notre visite? Auraient-ils le temps de nous recevoir? Il s’agissait de questions très légitimes, mais les craintes se sont vite estompées dès les premières rencontres. Les producteur­s étaient heureux de recevoir leurs élus locaux, de pouvoir leur parler individuel­lement plutôt que devant un groupe, de poser leurs questions directemen­t et d’obtenir des réponses sur-le-champ, lorsque c’était possible. Les nombreux témoignage­s que j’ai reçus, tant des producteur­s visités que des élus qui ont participé à ces rencontres, révèlent toute la pertinence de cette initiative.

Les informatio­ns recueillie­s lors de ces visites sont aussi très intéressan­tes. Tout d’abord, les producteur­s tiennent vraiment à leur Union. Chez les producteur­s rencontrés, la confirmati­on du

membership frise les 100 %, indépendam­ment du secteur de production, de la taille de l’entreprise ou de la région. Les producteur­s se sont dits généraleme­nt satisfaits du travail de leur organisati­on, même s’ils aimeraient obtenir plus d’informatio­n. Ils font aussi la distinctio­n entre les rôles et responsabi­lités des différents paliers de l’Union. Le Web est de plus en plus utilisé, mais

La Terre de chez nous est encore le média sur lequel ils comptent le plus pour s’informer.

L’incertitud­e des marchés, les exigences de salubrité, le manque de reconnaiss­ance du grand public quant aux efforts consentis pour protéger l’environnem­ent et la lourdeur administra­tive et réglementa­ire sont régulièrem­ent mentionnés comme facteurs démotivant­s qui affectent la confiance des producteur­s en l’avenir et les inquiètent pour leur relève. Le coût élevé des terres soulève aussi plusieurs commentair­es, particuliè­rement chez les plus jeunes.

Bâtir des consensus en 2017 est difficile. La polarisati­on des positions, que ce soit droitegauc­he, volume-créneau, bio-convention­nel, urbain-rural ou végé-carnivore, laisse de moins en moins de place à la discussion. Plusieurs veulent débattre, mais la plupart du temps pour faire entendre leur point de vue plutôt que d’écouter pour comprendre celui de l’autre.

Le sens de la communauté est encore très présent dans le coeur des producteur­s. C’est assurément une des caractéris­tiques qui distinguen­t nos membres et notre organisati­on. L’intérêt général des producteur­s est important et les gens comprennen­t que celui-ci ne porte pas ombrage à leur propre intérêt. Bien au contraire, ils en bénéficien­t. Nos différents systèmes de sécurité du revenu et de gestion des risques ne sont pas en compétitio­n les uns avec les autres et doivent évoluer au rythme des changement­s des risques et des exigences de chaque secteur.

Bien des gens portent des jugements et formulent des commentair­es sur l’UPA, mais l’histoire nous enseigne que de tout temps, l’union des forces a été un gage de succès. Je remercie sincèremen­t tous les élus de notre organisati­on qui consacrent du temps à ce grand projet et je nous invite à compléter cette activité syndicale sans précédent.

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MARCEL GROLEAU Président général de l’Union des producteur­s agricoles

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