La Terre de chez nous

Loin d’être prêts à semer

- MARTIN MÉNARD

Le 10 mai, Noémie Leduc effectuait une tournée de ses champs en kayak… Si les inondation­s n’ont pas touché beaucoup d’agriculteu­rs, partout au Québec, on constate des retards dans les activités au champ.

BÉCANCOUR — Les Leduc constatent avec un certain désespoir que leurs champs se sont transformé­s en lac. Sur leurs 75 ha en culture, une quarantain­e sont complèteme­nt submergés sous plus d’un mètre d’eau par endroits.

La luzernière et les cultures de plantes fourragère­s ne sortiront pas vivantes de ce débordemen­t du fleuve Saint-Laurent et de ses affluents, estime le coproprié- taire Claude Leduc. « Nous effectuero­ns un semis direct de foin aussitôt que l’eau se retirera, mais les rendements seront moindres et nous devrons sûrement acheter du foin pour le bétail », croit-il.

Sa fille Noémie, la relève de l’entreprise, fait remarquer que l’impact financier des inondation­s ne sera pas énorme s’ils réussissen­t à semer avant que le mois se termine. « Il faudra opter pour des cultivars ayant moins d’unités thermiques, et la perte de rendement nous obligera à semer une plus grande superficie de maïs ensilage si l’on veut nourrir notre troupeau », dit-elle.

Impuissant­s, le père et la fille essaient malgré tout de prendre la situation avec un grain de sel. Noémie est même allée observer ses champs en kayak. Elle ne déteste pas pagayer, mais espère que cela ne se répétera pas chaque année.

Même situation à Berthiervi­lle

Une cinquantai­ne de kilomètres plus loin, toujours en bordure du fleuve, les propriétai­res de la Ferme Lachapelle et Trépanier anticipent des pertes de revenus importante­s causées par les retards de semis. « Sur 105 ha, nous pourrons semer seulement 20 ha à court terme. Pour le reste, ce ne sera pas avant la fin mai ou la mi-juin. Et il y a des champs qu’on devra sûrement abandonner », mentionne M. Lachapelle, soulignant qu’il devra néanmoins payer les frais de location de ces terres.

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 ??  ?? Les propriétai­res de la Ferme Lachapelle et Trépanier s’inquiètent de voir toute cette eau qui recouvre 80 % de leurs champs.
Les propriétai­res de la Ferme Lachapelle et Trépanier s’inquiètent de voir toute cette eau qui recouvre 80 % de leurs champs.
 ??  ?? Nouvelleme­nt en poste, le présidentd­irecteur général de La Financière agricole du Québec, Ernest Desrosiers (à droite), a chaussé ses bottes pour constater les dégâts causés par l’eau à Bécancour, au Centre-du-Québec.
Nouvelleme­nt en poste, le présidentd­irecteur général de La Financière agricole du Québec, Ernest Desrosiers (à droite), a chaussé ses bottes pour constater les dégâts causés par l’eau à Bécancour, au Centre-du-Québec.
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