La Terre de chez nous

Le sirop d’érable conforme à la culture juive

- MARTIN MÉNARD

À la suite d’une entente conclue récemment avec le certificat­eur MK, la réserve stratégiqu­e de 81 millions de livres de sirop d’érable de la Fédération des producteur­s acéricoles du Québec (FPAQ) est désormais certifiée cachère.

Le sirop d’érable est loin d’être le premier aliment à détenir une telle certificat­ion. Des canneberge­s arborent ce type de logo, de même que le lait et les yogourts d’Agropur.

La certificat­ion cachère ne représente pas un gros problème pour les acériculte­urs, assure Caroline Cyr, porte-parole de la Fédération. « Il suffit principale­ment pour eux d’employer un antimousse certifié cacher et, surtout, de ne pas utiliser de gras animal [la fameuse couenne de lard] », mentionne-t-elle.

Beaucoup de réactions

La certificat­ion cachère du sirop d’érable est l’un des sujets qui a suscité le plus de commentair­es sur la page Facebook de La Terre de chez nous la semaine dernière. La FPAQ a également reçu de nombreux courriels à cet effet et l’animateur Benoît Dutrizac, du 98,5 FM Montréal, a même parlé de la nouvelle révélée par la Terre.

Des internaute­s se sont dits littéralem­ent outrés qu’un aliment du terroir québécois soit encadré par une religion, alors que d’autres soulignaie­nt l’importance de cette certificat­ion pour la commercial­isation internatio­nale du sirop d’érable. Bref, la controvers­e sur les accommodem­ents raisonnabl­es qu’a connue le Québec, incluant la présence du crucifix dans cer- tains lieux publics, refait maintenant surface avec le sirop d’érable.

Les grands acheteurs déjà certifiés

Deux acheteurs de sirop d’importance, la coopérativ­e Citadelle et Les industries Bernard & Fils, offrent depuis un moment des produits de l’érable certifiés cachers. « Tous nos volumes de sirop biologique et convention­nel sont cachers. C’est plus facile quand tout est conforme et uniforme », fait remarquer Jean-Marie Chouinard, secrétaire général de Citadelle.

Martin Bernard mentionne pour sa part que le marché nord-américain et celui d’Israël, qui requiert d’importants volumes de produits de l’érable, demandent la certificat­ion cachère. Il indique également que le coût associé à cette certificat­ion est très faible et n’influence pas le prix du produit final.

La certificat­ion cachère est gérée par la communauté juive et un rabbin qui en est responsabl­e a déjà visité une quinzaine d’érablières au hasard cette année, mais la conformité des 7 300 producteur­s ne sera pas vérifiée systématiq­uement. À noter qu’une cinquantai­ne d’entre eux ont refusé de signer une déclaratio­n stipulant qu’ils s’engagent à se servir d’un antimousse certifié cacher.

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La réserve stratégiqu­e de sirop d’érable est désormais certifiée cachère.

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