Denis Desfossés n’achète jamais de vaches
QUÉBEC — Denis Desfossés s’y connaît en matière de qualité du lait. Et ce n’est pas parce qu’il possède beaucoup de vaches. Loin de là! L’éleveur de Sainte-Brigitte-des-Saults, près de Drummondville, possède l’un des plus petits troupeaux au Québec, à peine 34 sujets, dont une vingtaine seulement en lactation.
« Je n’achète jamais d’animaux et je n’en ai jamais acheté », affirme le lauréat Or du concours Lait’xcellent 2016 pour expliquer en partie son succès. Il faut croire que sa recette pour éviter la propa- gation des maladies est bonne. Au cours des 13 dernières années, il n’a raté qu’une seule fois le palmarès des 25 meilleures fermes laitières pour la qualité du lait. Il a remporté l’argent en 2010 et en 2014, ainsi que le bronze en 2006 et en 2007.
Recette du succès
Plusieurs autres détails entrent en jeu pour obtenir une qualité de lait supérieure. Denis Desfossés est parvenu à maintenir les bactéries totales à une moyenne de 5 500 (minimum de 3 000 et maximum de 7 000) et les cellules somatiques à 29 917 (minimum de 18 000 et maximum de 52 000). Il attribue aussi sa réussite au soin méticuleux apporté à la propreté de ses équipements. « Je mets aussi beaucoup de litière sous les animaux, indique Denis Desfossés. C’est une bonne façon de les protéger contre les maladies. Si la paille est humide, je la change afin que les vaches restent le plus longtemps possible au sec. »
Parce qu’il porte un soin méticuleux à l’hygiène, Denis Desfossés estime combattre efficacement la propagation des bactéries. Il n’utilise donc jamais les vaccins contre la mammite.
« Je fais aussi attention à ne pas faire de la surtraite, ajoute-t-il. La nature n’est jamais égale, de sorte qu’il y a de petits et de gros trayons. Si on se fie seulement au retrait automatique, des animaux vont être plus fragiles. »
Est-il possible de bien vivre avec les revenus d’un aussi petit troupeau? Oui, répond d’emblée Denis Desfossés, soulignant que ses dépenses sont relativement peu élevées. En 1990, il a pris la relève de la ferme familiale (4e génération) et s’est contenté d’une réfection de l’étable en 1996 tout en conservant le même toit. Il confie aussi la récolte de son fourrage à forfait.
« Lorsqu’on n’a pas d’investissement et peu de machinerie, les revenus sont là », se réjouit-il.