La gestion des fumiers et des lisiers dans les prairies
Bien que les déjections animales soient une excellente source d’éléments fertilisants, il est important de porter une attention particulière quand vient le temps de les valoriser dans les prairies. En effet, en plus de causer des dommages aux collets de la luzerne, le passage de l’équipement d’épandage augmente le risque de compaction du sol, surtout au printemps.
En ce qui concerne la qualité du fourrage, des mottes de fumier solide peuvent réduire l’appétence, accroître la teneur en cendre, en plus d’augmenter les risques d’introduire des bactéries indésirables favorisant la fermentation des ensilages. Dans des conditions très sèches, le purin et le lisier peuvent provoquer des brûlures. Sur le plan environnemental, l’application de déjections animales à la surface du sol cause des pertes d’azote par volatilisation.
Il est cependant possible d’avoir une bonne gestion des fumiers et des lisiers selon les contraintes de l’entreprise, mais une planification efficace s’impose. Le purin est une excellente source de fertilisant, généralement riche en potassium, qu’il est intéressant de valoriser en l’utilisant pour les légumineuses. Les lisiers, plus riches en azote, peuvent avantager les prairies à prédominance de graminées. Quant au fumier solide, un épandeur à batteurs verticaux bien ajusté permet un bon émiettement qui évite les mottes. De plus, une application faite rapidement après la fauche, soit en deçà de quatre jours, réduit les risques de dommages sur les collets de la luzerne. Il est conseillé de planifier les activités d’épandage lorsque le sol est en bonne condition et, idéalement, juste avant une pluie fine. Une planification adéquate permet de tirer avantage des déjections animales et des prairies.
Emilie Douville, agr. Club Lavi-Eau-Champ