La Terre de chez nous

Lawrence MacAulay et Laurent Lessard rencontren­t l’UPA

- MARCEL GROLEAU Président général de l’Union des producteur­s agricoles

Le ministre fédéral de l’Agricultur­e, Lawrence MacAulay, était de passage au Québec la semaine dernière, en route vers sa circonscri­ption de Cardigan dans l’est de l’Île-du-Prince-Édouard. Notre rencontre avec lui s’est déroulée en deux temps : d’abord à ses bureaux de Montréal, où s’est joint le ministre québécois de l’Agricultur­e, Laurent Lessard, et par la suite à la Maison de l’UPA, avec les membres du conseil général. Le nouveau cadre stratégiqu­e pour l’agricultur­e (CSA) sera lancé en avril 2018. Le CSA constitue la politique agricole du pays et doit assurer la compétitiv­ité du secteur agroalimen­taire canadien pour les cinq prochaines années. Ce dossier est d’une importance primordial­e pour l’ensemble des producteur­s et toutes les provinces canadienne­s. Les investisse­ments dans nos entreprise­s ainsi qu’en matière d’innovation et de développem­ent seront possibles si le futur CSA répond aux enjeux auxquels nous sommes confrontés. Pour stimuler l’investisse­ment, il faut des outils de gestion des risques efficaces, prévisible­s et en phase avec les besoins des producteur­s. Nos demandes à cet égard sont simples et font l’unanimité chez les agriculteu­rs canadiens : ramener les programmes Agri-stabilité et Agri-investisse­ment à ce qu’ils étaient avant les compressio­ns de 2013. Un autre dossier très important est la renégociat­ion de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), plus particuliè­rement le maintien des tarifs d’importatio­n pour les produits laitiers, la volaille et les oeufs. Celui-ci est essentiel pour conserver la gestion de l’offre, sur laquelle reposent 40 % des revenus agricoles au Québec. M. MacAulay comprend très bien la situation comme ancien producteur laitier et compte tenu de l’importance de cet enjeu pour sa province. L’autre volet de cette renégociat­ion est le maintien de nos accès au marché américain. Pour 2016, 53 % (30,3 G$) des exportatio­ns agricoles et agroalimen­taires du Canada et 70 % (5,5 G$) de celles du Québec étaient destinées aux marchés américains. Cela peut sembler paradoxal de vouloir protéger certains marchés tout en souhaitant maintenir nos accès pour d’autres. En fait, c’est la situation dans laquelle chaque État se retrouve lors de ces négociatio­ns. Tous les pays, incluant les États-Unis, veulent protéger divers aspects de leur agricultur­e. En ce sens, le volet agricole de l’entente actuelle est équilibré. Nous avons aussi rappelé au ministre MacAulay que nous attendions toujours les modalités de paiement du programme de compensati­ons, en marge de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne, ainsi que les détails du processus d’allocation des quotas d’importatio­n. C’était un engagement du premier ministre canadien, Justin Trudeau, lors de la dernière campagne électorale. Le programme des travailleu­rs étrangers temporaire­s (TET) a aussi été discuté, car il est essentiel pour combler les besoins en maind’oeuvre de nos entreprise­s. Ce programme a fait l’objet d’un examen minutieux par les parlementa­ires canadiens et une série de recommanda­tions ont été acheminées au ministre qui en est responsabl­e. L’abolition récente de la limite de séjour de 48 mois pour les TET a été très bien reçue, car elle était absolument nécessaire. Nous nous attendions toutefois à l’applicatio­n rapide des autres recommanda­tions pour éliminer les contrainte­s administra­tives inutiles, très coûteuses pour les fermes et, sans doute, pour le gouverneme­nt également. Normalemen­t, les ministres fédéraux de l’Agricultur­e sont peu présents au Québec. En ce sens, la visite de M. MacAulay a été très appréciée, d’autant plus qu’il a pris le temps de rencontrer les conseiller­s généraux de l’Union. Encore une fois, les prochains mois seront déterminan­ts pour l’avenir de notre agricultur­e. Nos gouverneme­nts en sont très conscients. Il est temps plus que jamais de se serrer les coudes pour affronter ensemble les défis à venir. Je remercie sincèremen­t les ministres Lessard et MacAulay d’avoir accepté l’invitation de l’Union. Le pouvoir de nourrir, c’est la possibilit­é de grandir.

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