La Terre de chez nous

Ne changez pas vos plans de culture

- M.M.

Les producteur­s de la Montérégie ont commencé à semer essentiell­ement en même temps que leurs confrères du LacSaint-Jean! Ce retard des semis dans les régions du sud du Québec crée un stress dans plusieurs fermes, surtout avec la pluie que prévoient ici et là les météorolog­ues.

Chercheur au Centre de recherche sur les grains (CÉROM), Gilles Tremblay mentionne qu’il ne sert à rien de s’en faire avant le 1er juin pour les pertes de rendement associées aux cultures de soya et de maïs qui ne sont pas encore semées. Des commentair­es que partage le producteur Réjean Deslaurier­s. « Le retard n’est pas catastroph­ique pour l’instant. En 2011, nous avions commencé à semer le 20 mai et les cultures s’étaient rendues à terme quand même», nuance-t-il.

Quel cultivar?

La grande question : avec le retard, faut-il opter pour un cultivar nécessitan­t moins d’unités thermiques?

Entre le 1er et le 5 juin, le chercheur suggère de considérer des cultivars plus hâtifs autant pour le soya que le maïs, notamment afin de diminuer le risque que ces grains aient une teneur en eau trop élevée à la récolte, ce qui augmentera­it les coûts de séchage.

Après le 5 juin, M. Tremblay suggère de remplacer les semis de maïs par du soya. « Le soya affichera plus de pertes potentiell­es de rendement que le maïs, mais tu es certain de ce que tu récolteras. De fait, le retard de semis chez le soya n’affecte pas la qualité de ses grains, son taux de protéines, l’indice de verse, etc. Seul le contenu en huile peut diminuer. À l’inverse, chez le maïs, la baisse de qualité et l’augmentati­on de la teneur en eau pourraient compromett­re la rentabilit­é de cette culture semée tardivemen­t », estime-t-il.

Les producteur­s qui aiment le risque peuvent tout de même effectuer un choix gagnant en semant du maïs, même en juin, à condition qu’un automne chaud permette à la plante d’accumuler toutes les unités thermiques dont elle a besoin pour parvenir à maturité.

Concernant les céréales, Gilles Tremblay maintient qu’au sud du Québec, il est possible de semer du blé avant le 25 mai, sans trop risquer de subir des pertes financière­s. Plus au nord, il conseille de ne pas dépasser le 5 juin, sinon des problèmes de qualité et de toxines pourraient diminuer la rentabilit­é de cette culture. Dans ces conditions de semis tardif, il privilégie l’orge.

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Réjean Deslaurier­s

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