La Terre de chez nous

Des propriétai­res d’abattoir qui voient grand

- JULIE MERCIER

MARIEVILLE — Alors que plus de la moitié des abattoirs de proximité ont disparu du paysage québécois depuis l’an 2000, Martin Noiseux et sa conjointe Martine Vibert ont fait le pari d’investir plus de 2 M$ dans ce secteur d’activité.

Au début des années 2000, la province comptait quelque 100 petits abattoirs de type B. Aujourd’hui, le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) en recense moins d’une trentaine. Pour leur part, Martin Noiseux et Martine Vibert se sont lancés dans l’abattage en 2012. Ainsi, le gérant des viandes et la gérante de charcuteri­e se sont portés acquéreurs de l’abattoir Normand Tarte, à Marieville. Dès la première année, les nouveaux propriétai­res ont doublé le chiffre d’affaires.

Puis, Martin et Martine ont dû réinvestir afin d’obtenir le permis d’abattoir de proximité, tel qu’exigé par le MAPAQ. Ils souhaitaie­nt du même coup rénover de fond en comble leurs installati­ons. Très vite, ils ont constaté que le projet serait difficile à rentabilis­er. Ils ont donc décidé de faire le saut vers un abattoir de type A afin d’intégrer le marché de la vente au détail. Les deux entreprene­urs ont cogné, sans succès, aux portes de toutes les institutio­ns financière­s. Investisse­ment Québec et la Banque de développem­ent du Canada ont finalement accepté de financer le projet.

À la fin d’avril, l’établissem­ent d’origine a été démoli pour faire place au chantier de constructi­on de l’abattoir Noiseux 2.0. Ce dernier fera plus de trois fois la superficie de l’ancien bâtiment. « Ce n’est pas très grand, mais ce sera un petit plancher très performant », assure Martin. L’entreprise emploiera une quinzaine de personnes. Les deux propriétai­res misent toujours sur la diversific­ation et la polyvalenc­e de leurs installati­ons.

Nouvelle vie

Pour meubler la nouvelle usine, Martin Noiseux s’est porté acquéreur de tous les équipement­s des Viandes Laroche. Cet abattoir à la fine pointe de la technologi­e a fermé ses portes en octobre 2015. « C’est ce qui a fait que notre projet a pu aller de l’avant, affirme Martin. Ce sera un autre monde, cet abattoir. On passe du travail manuel à l’automatisa­tion. » L’établissem­ent offrira ses services aux chasseurs et aux éleveurs des alentours. De plus, la proximité de l’abattoir de Montréal amènera son lot de clients d’origine musulmane. L’usine abattra tous les animaux d’élevage, sauf les volailles et les bisons. La mise en activité de l’abattoir Noiseux est prévue en juillet, à temps pour la saison des BBQ et avant la période de pointe de l’automne.

 ??  ?? Moins de cinq ans après s’être lancés dans l’abattage, Martine Vibert et Martin Noiseux ont décidé de raser leur petit abattoir de proximité pour en construire un tout neuf.
Moins de cinq ans après s’être lancés dans l’abattage, Martine Vibert et Martin Noiseux ont décidé de raser leur petit abattoir de proximité pour en construire un tout neuf.
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L’abattoir de proximité deviendra un établissem­ent de type A.
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