La Terre de chez nous

La gestion de l’offre : un modèle agricole au bénéfice des consommate­urs et des producteur­s

- PAULIN BOUCHARD Président de la Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec

Au cours des dernières semaines, nous avons connu une recrudesce­nce d’événements où le modèle agricole de la gestion de l’offre a été critiqué injustemen­t, notamment à la suite des déclaratio­ns de Donald Trump au Wisconsin ainsi que des trop nombreuses sorties tirées par les cheveux du député de Beauce, Maxime Bernier. Trop de faussetés sont véhiculées par ces deux politicien­s et je veux rectifier certains faits dans le présent texte. Les États-Unis n’ont pas de leçons à nous donner en matière de soutien à l’agricultur­e puisque leurs propres producteur­s peuvent compter sur d’importants programmes de subvention gouverneme­ntaux. Près de 1 000 G$ US leur sont alloués par le Farm Bill depuis 2014. Pour sa part, le système de gestion de l’offre ne requiert pas de soutien financier de l’État, puisqu’il tire ses revenus du marché en plus d’être protégé par un contrôle aux frontières. En ce qui concerne le prix des oeufs, il importe de préciser qu’il n’y a aucune interventi­on du producteur sur le marché de détail; c’est une décision qui appartient au secteur de la distributi­on. Néanmoins, le prix des oeufs en épicerie au Canada est parmi les plus faibles au monde. À l’échelle nationale, c’est 1 000 fermes de production d’oeufs qui possèdent en moyenne un peu plus de 22 000 poules, alors que chez l’Oncle Sam la moyenne est de 1,5 million de poules par exploitati­on. De plus, certaines mégafermes américaine­s comptent plus de poules que la totalité de la production canadienne, soit plus de 26 millions d’oiseaux. À en croire les déclaratio­ns du président des United Egg Producers des États-Unis, certains des membres de cette organisati­on souhaitent ardemment l’abolition de la gestion de l’offre et ne feraient qu’une bouchée de notre marché d’oeufs canadiens. Pour terminer, je dois vous dire que je suis très fier des 130 producteur­s d’oeufs du Québec qui, malgré les réalités de marché différente­s de celles de notre voisin du Sud, investisse­nt et continuent de développer leur secteur. Nous travaillon­s activement à répondre aux besoins spécifique­s des consommate­urs en évitant une trop grande concentrat­ion et intégratio­n de la production, tout en respectant le bien-être de nos oiseaux et notre environnem­ent, et en contribuan­t au développem­ent économique de toutes les régions du Québec.

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