La Terre de chez nous

De 40 arpents à 1 000 ha et 140 000 poules

En près de 50 ans, Jean-Claude Paradis et Gisèle Fillion ont réussi à transforme­r complèteme­nt la ferme maraîchère de 40 arpents du père de Jean-Claude, Gérard. Les trois entreprise­s de la famille Paradis-Allie cultivent maintenant plus de 1 000 ha et élè

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@ laterre.ca @LariviereT

SAINT-EDMOND-DE-GRANTHAM —

En entendant l’histoire de Jean-Claude Paradis, on peut se demander si une telle progressio­n en agricultur­e serait encore possible aujourd’hui.

Jean-Claude a rapidement accru sa production d’oeufs avec 5 000 poules, tout en continuant de cultiver des concombres pour les conserveri­es en compagnie de son père. « En 1974, j’ai augmenté mon élevage à 30 000 poules à l’aide d’un prêt de 100 000 $ du Crédit agricole », explique le producteur d’oeufs, qui mentionne que le prix du contingent était à l’époque de 1 $ à 1,25 $ la poule. « Ovila Lebel m’avait dit : “C’est cher en maudit, JeanClaude” », se souvient le producteur. Le prix actuel est de 245 $.

En 1976, la Ferme Claumond a bâti sa première moulange. « Ça a fait jaser », se rappelle Jean-Claude. Il a aussi acquis des terres au fil des ans et cultive maintenant 1 050 ha, ce qui permet de dépasser largement l’autosuffis­ance. Les terres sont réparties dans cinq paroisses à proximité. « Je pense que 1 000 ha, c’est assez, sinon ça me prendrait une deuxième équipe », estime le producteur de maïs, de soya IP et de haricots secs Cranberry pour l’exportatio­n. À 68 ans, Jean-Claude supervise encore toutes les étapes des cultures. « J’aime la terre », mentionne-t-il.

La moulange est aujourd’hui automatisé­e et la moulée est soufflée dans chaque poulailler par des tuyaux souterrain­s à partir d’un élévateur. Pour le moment, on achète le tourteau. Il est en effet plus rentable de récolter une prime de 100 $ la tonne que de faire son propre tourteau. Les poules mangent aussi un peu d’orge. La Ferme Claumond en élève aujourd’hui 60 000.

Malgré les prix plus raisonnabl­es des terres et des quotas à l’époque, la ferme avait besoin de crédit pour grandir à ce rythme. « C’est Gisèle qui s’occupe des terres et achète tous les tracteurs », lance Jean-Claude. Gisèle a fondé la Ferme agricole 122 en 1987, parce que le Crédit agricole ne prêtait plus à la première entreprise. « J’aimais ça séparer les deux fermes, qui faisaient affaire avec deux banques. Ainsi, elles étaient plus avenantes », fait valoir le producteur d’expérience.

Gisèle et Jean-Claude sont aujourd’hui comblés par leur métier, qu’ils exercent depuis près de 50 ans. « Ce que j’apprécie le plus, c’est la belle liberté, la campagne », résume Gisèle. Avez-vous une famille à suggérer? Écrivez-nous à tcn@laterre.ca

La ferme a obtenu la médaille d’or de l’Ordre national du mérite agricole en 2006.

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Gisèle Fillion, Jean-Claude Paradis, Hélène Paradis et Jean-François Allie avec leurs enfants Ariane, Elliot et Laurence.
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Jean-Claude estime que le prix des terres a monté de façon vertigineu­se depuis ses débuts, « à cause des investisse­urs non agricoles », ce qui ne permet pas, selon lui, de les rentabilis­er.
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