Le secteur horticole pâtirait d’un salaire minimum à 15 $
La rentabilité des fermes serait sérieusement compromise si Québec allait de l’avant avec un salaire minimum à 15 $. C’est ce que dévoile l’étude de Forest Lavoie commandée par AGRIcarrières en 2016. Advenant une hausse marquée, toutes les entreprises agricoles enregistreraient une perte de compétitivité et une perte de marges, en raison de leur faible capacité à transmettre une hausse de prix vers le marché. Les premiers à en pâtir seraient les producteurs horticoles.
Horticulture plus affectée
Les salaires représentant de 33 à 54 % des dépenses d’exploitation pour les maraîchers et les producteurs de pommes, de fraises, de framboises et de légumes de transformation, le secteur horticole serait sans surprise le plus affecté par une hausse du salaire minimum. Les productions sous gestion de l’offre ne seraient pas affectées à court terme, mais à moyen terme, la hausse pourrait avoir une incidence sur les allocations interprovinciales de quotas, attribuée à une plus faible compétitivité du Québec et à une baisse possible de la demande en raison d’une hausse des prix au détail.
Une hausse pourrait également encourager les acheteurs à s’approvisionner en légumes de transformation à l’extérieur du Québec. Dans le porc, l’étude démontre qu’une augmen- tation des coûts ne pourrait pas être transmise vers le marché, puisque notre prix est basé sur celui des Américains. « L’absorption de cette hausse de coûts, même si elle est relativement faible, compromet la rentabilité de la ferme type porcine analysée », explique le rapport.
Dans le secteur acéricole, l’impact varierait en fonction de la taille de l’entreprise. Une entreprise de grande taille aurait une meilleure capacité à absorber une hausse de coûts.
Recommandations
L’étude démontre qu’une stratégie d’aide ciblée gagnerait à être déployée pour maintenir la compétitivité des secteurs les plus affectés.
« En l’absence de soutien adapté, il y aura une réduction du nombre d’entreprises agricoles et de l’activité économique en région, et une substitution des produits locaux par des produits agricoles importés », lit-on dans le rapport.
L’aide perçue devra servir à réduire l’impact de la hausse du salaire minimum à court terme et à mettre en place une stratégie permettant aux producteurs d’accélérer l’adoption de technologies pour préserver leurs marges d’exploitation.
Une levée de boucliers des parties patronales des entreprises du Québec s’était organisée à l’annonce de l’augmentation possible du salaire minimum à 15 $ en 2016. Rappelons que le gouvernement de Philippe Couillard a statué en janvier 2017 sur une hausse du salaire minimum qui devrait atteindre 12,45 $ en 2020.