Une météo complètement folle
SAINT-CLET — Le sujet de l’heure dans plusieurs régions du Québec n’est pas l’Accord de libre-échange nordaméricain, les pesticides ou la rencontre des ministres de l’Agriculture… c’est la météo!
« C’est notre pire année depuis que l’entreprise existe! » résume Jofroi Desperrier-Roux, agronome à la ferme Agri-Fusion. « On avait déjà reçu beaucoup d’eau et voilà qu’il vient d’en tomber près de 10 cm en quatre jours. Trop froid, trop d’eau; on est en train de tout perdre dans les champs de brocolis. Le maïs ne pousse pas, le soya non plus. Et avec la pluie qu’il tombe aux trois ou quatre jours, on est incapables de sarcler les mauvaises herbes. Les fumiers ne se minéralisent pas. Il n’y a plus grand-chose à faire avec les cultures 2017 », se désole-t-il. L’entreprise pour laquelle il travaille cultive près de 2 400 hectares sous régie biologique à Saint-Polycarpe, à l’ouest de Montréal.
André Monette confirme que la météo a été défavorable à l’agriculture dans ce secteur. « Ils ont reçu entre 10 et 15 jours de précipitations en juillet alors que normalement, il pleut seulement entre 3 et 5 jours dans ce mois! Il faut dire que la pluie ne les a pas lâchés, car juillet fait suite à un mois de juin pluvieux et à un printemps également pluvieux », constate le météorologue de MétéoMédia. S’il ne détient pas de statistique précise, il affirme que le nombre de jours de pluie enregistrés depuis le 1er juin dans cette région se situe dans les records observés depuis 1941.
L’Outaouais a également reçu beaucoup, beaucoup d’eau ces dernières semaines. André Monette atteste qu’entre le 1er juin et le 28 juillet, cette région a reçu des précipitations records totalisant 376 mm, comparativement à la normale de 184 mm pour la même période. « L’autre chose, c’est le temps frais : le mercure dans ces régions a été sous les normales en juillet », ajoute-t-il.
Mentionnons également que l’Estrie, la Chaudière-Appalaches et l’AbitibiTémiscamingue ont reçu des précipitations se situant près des normales de saison depuis le 1er juin. Le Saguenay a reçu un peu moins d’eau qu’à l’habitude, tandis que la météo du Lac-Saint-Jean a été marquée par des orages plus fréquents, dont un épisode de grêle dévastatrice.