Objectif : 3G$ de plus en 10ans
QUÉBEC — Le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, veut faire augmenter l’investissement en production et en transformation alimentaire à 15 G$ de 2016 à 2025, ce qui représente 3 G$ de plus que le rythme suivi de 2006 à 2015. Pour y arriver, M. Lessard entend convaincre le ministre des Finances d’augmenter le budget des programmes de soutien à l’investissement.
« La différence entre des voeux pieux et une véritable politique, ce sont les cibles », a mentionné le premier ministre Philippe Couillard, qui a passé la journée au Sommet sur l’alimentation le 17 novembre. « On va donner les moyens à cette politique-là, à la hauteur des attentes », a ajouté M. Couillard en entrevue à La Terre. Ce dernier veut tenir compte à la fois de l’aspect économique, social et santé dans la future politique bioalimentaire.
« On est en train d’atteindre le maximum de production avec ce qui est en place », avait lancé le ministre de l’Agriculture la veille du Sommet, à Saint-Hubert. De plus, il ajoutait : « La production a stagné. On est en sousinvestissement, c’est le temps de réinvestir. » Il a donné l’exemple du secteur laitier qui ne peut produire beaucoup plus dans l’état actuel des choses parce que « les étables sont pleines ».
Le dernier budget Leitão est vu par le ministre Lessard comme un « premier essai », et il compte pouvoir aller plus loin en démontrant la croissance potentielle du secteur. « Le ministre des Finances a été sensibilisé à l’importance de l’enjeu », a précisé le premier ministre en conclusion.
6 G$ de plus d’exportations par an
Une autre des cibles proposées au Sommet est de faire passer les exportations agroalimentaires du Québec de 8,2 G$ par an à 14 G$ d’ici 2025.
Le gouvernement vise également à faire augmenter de 10 G$ le contenu québécois des aliments achetés ici. Pour le moment, il y a 24 G$ de produits québécois sur 43 G$ de produits vendus. En 2025, le ministère de l’Agriculture veut faire en sorte que l’on atteigne 34 G$ en denrées produites au Québec pour un montant dépensé de 56 G$.
Le ministère veut aussi contribuer à doubler la superficie en production biologique pour la faire passer à 98 000 hectares d’ici 2025. Pour l’aspect environnemental, les cibles suivront dans un an, car les paramètres ne sont pas encore en place.
Étiquetage certifié « sans OGM »
Une demande récurrente des consommateurs est l’étiquetage des organismes génétiquement modifiés (OGM). Interpellé sur le sujet par Vigilance OGM, qui a manifesté devant le Sommet avec quelques personnes, le ministre Lessard a ouvert la porte à une certification « sans OGM », qui serait vérifiée par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV).