Hélène Raymond se raconte
QUÉBEC — Hélène Raymond a la campagne québécoise tatouée sur le coeur. Depuis 25 ans, elle parcourt les régions à titre de journaliste à la rencontre des artisans.
Native de La Pocatière, elle a grandi juste à côté de l’Institut de technologie agroalimentaire et de ses fermes expérimentales où gravitaient chercheurs, agronomes et, bien sûr, agriculteurs. « Les équipes de Radio-Canada débarquaient régulièrement et on voyait ensuite leurs reportages à la télévision. J’étais fascinée. » Très jeune, elle a eu la piqûre. Lorsqu’elle avait 12 ans, elle avait demandé à un journaliste comment faire pour travailler aux émissions agricoles de Radio-Canada. « Tu ne veux pas être agronome? Alors, oublie ça », lui avait-il répondu.
Hélène Raymond a pourtant réalisé son rêve en prenant la barre, en 1993, de l’émission D’un soleil à l’autre, à Radio-Canada. Elle a aussi collaboré à La
semaine verte et à Bien dans son assiette. Des opportunités qui lui ont permis d’explorer toutes les campagnes du Québec.
« J’ai essayé d’aller partout. Je savais qu’au bout de mon chemin, il y aurait toujours quelqu’un qui a choisi de faire autrement, avec une histoire à racon- La journaliste et sa famille se sont créé un petit coin de campagne en ville. ter. » Recueillir des tranches de vie, c’est la mission qu’elle s’est donnée. Des éleveurs de porcs, des producteurs de blé et des pêcheurs d’anguilles, elle en a écouté.
Particulièrement intéressée par la culture maraîchère, Hélène Raymond est admirative devant son évolution. « Je suis très impressionnée par ce qui s’est fait dans les dernières années, avec l’Agricul- ture soutenue par la communauté, entre autres. Dans notre climat nordique, c’est incroyable, ce qu’on peut faire maintenant. Tout ça grâce à la détermination de gens qui ont ouvert les chemins pour faire autrement, comme Jean-Yves Roy, des Jardins de Métis, avec sa culture de légumes. »
La quiétude d’un quartier
Hélène Raymond, son conjoint et ses enfants ont souvent pensé déménager à la campagne. Pour plus de commodité, ils ont cependant choisi de rester en banlieue de la ville de Québec, dans un quartier peuplé d’arbres matures, pas très loin du fleuve. « On s’est construit une quiétude, dans un petit coin tranquille, avec un potager, une serre et une cuisine d’été où on fait les corvées de tomates avec les voisins. » Dans un environnement où poussent de grands pins rouges, un pommetier et des arbres fruitiers, elle a l’opportunité de jardiner, ce dont elle ne se passerait pas.
Même si elle a pris sa retraite de Radio-Canada, Hélène Raymond continue à parcourir les campagnes, avec entre autres une tournée organisée par le réseau Économusée pour inviter les citoyens à réfléchir sur l’identité culinaire de leur région.
L’histoire de nos campagnes, elle n’a pas fini de nous la raconter.