La Terre de chez nous

« Si quelqu’un est intéressé par la ferme, qu’il se lève » – Yvan Morin

L’une des belles fermes du Lac-Saint-Jean a joué son avenir il y a quelques années. « J’ai connu une baisse de moral. On n’avait plus de raisons de continuer. Alors j’ai dit aux enfants : “Si quelqu’un est intéressé par la ferme, qu’il se lève” », a lancé

- MARTIN MÉNARD mmenard@laterre.ca @menard.journalist­e

SAINT-BRUNO-DU-LAC-SAINT-JEAN — Yvan Morin et sa conjointe Jacinthe Girard acceptaien­t difficilem­ent l’idée de vendre leur ferme, qui avait été exploitée par cinq génération­s. Et ces terres défrichées à la sueur des Morin...

« On n’avait plus vraiment d’espoir de relève. Ça me faisait de la peine », se remémore Yvan. Un mois plus tard, leur fille Marie-Claude débarquait au Lac pour affirmer à ses parents : « Si c’est encore le temps, moi, je la prends! »

Investir 5 M$

La jeune femme, qui travaillai­t en Montérégie, raconte que ses débuts à la tête de la ferme familiale ont été ardus. « Quand c’était le temps de traire les vaches et que les employés ne rentraient pas, ça devenait essoufflan­t et très stressant. Il fallait pourvoir deux ou trois postes », indique-t-elle.

Un incendie a ensuite confronté les Morin à une décision névralgiqu­e. Ils ont finalement investi 5 M$ dans la constructi­on d’une nouvelle étable de près de 100 m de longueur. « C’était tout un défi. J’avais littéralem­ent le sentiment de me lancer dans le vide! » indique la copropriét­aire de la Ferme Morivan, située au sud d’Alma.

Établir le budget et vérifier mensuellem­ent les postes de dépenses d’une ferme de 235 vaches en lactation a plongé Marie-Claude dans le vrai monde des affaires. Elle est d’ailleurs devenue membre de la chambre de commerce de sa région afin de partager sa réalité avec d’autres chefs d’entreprise. L’agricultri­ce diplômée en agronomie est également active au sein d’un groupe d’innovation composé de producteur­s.

« Marie-Claude est une excellente gestionnai­re et son arrivée a complèteme­nt changé la dynamique de l’entreprise. Elle nous challenge », soutient son père.

Ambition

Marie-Claude entrevoit le futur très positiveme­nt. Elle s’est fixé comme objectif d’augmenter la production à 340 kg de matière grasse. La femme d’affaires peut désormais compter sur un atout de taille, l’implicatio­n de son frère et de son conjoint dans les activités de l’exploitati­on. « Je ne l’ai jamais dit, confie fièrement son père, mais la meilleure équipe que j’ai connue, c’est cellelà! C’est ma paye aujourd’hui de voir ces trois partenaire­s marcher ensemble et de voir évoluer la ferme. »

 ??  ?? La Ferme Morivan compte 300 hectares de cultures, 235 vaches en lactation et quatre robots de traite. Elle est exploitée par une famille de passionnés composée de Dany Houde, Daniel, Marie-Claude et Yvan Morin, sans oublier, à l’extrême droite,...
La Ferme Morivan compte 300 hectares de cultures, 235 vaches en lactation et quatre robots de traite. Elle est exploitée par une famille de passionnés composée de Dany Houde, Daniel, Marie-Claude et Yvan Morin, sans oublier, à l’extrême droite,...
 ??  ?? Marie-Claude Morin ne croyait pas reprendre la ferme familiale, mais a changé d’idée. « J’ai grandi dans l’agricultur­e. C’est un domaine que j’adore. Aujourd’hui, je suis extrêmemen­t fière du métier que je fais et de nourrir les gens. Je ne le dis pas...
Marie-Claude Morin ne croyait pas reprendre la ferme familiale, mais a changé d’idée. « J’ai grandi dans l’agricultur­e. C’est un domaine que j’adore. Aujourd’hui, je suis extrêmemen­t fière du métier que je fais et de nourrir les gens. Je ne le dis pas...
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